(Agence Ecofin) - Le gouvernement zimbabwéen veut que les habitants déposent à nouveau leurs économies dans les banques afin d'éviter un manque de liquidités qui asphyxierait toute l'économie du pays, a déclaré le 21 juillet le ministre zimbabwéen des Finances, Patrick Chinamasa (photo).
« Il est très important que nous rétablissions la confiance dans le secteur des services financiers », a souligné le ministre devant des députés.
« Beaucoup d'argent n'est pas bancarisé, il y a beaucoup d'argent à l'extérieur du secteur des services financiers », a-t-il noté.
« Les banques du pays disposent de 4,7 milliards de dollars, mais il s'agit surtout de dépôts à vue, si bien qu'elles manquent de fonds pour prêter aux entreprises », a ajouté le ministre.
La Banque centrale du Zimbabwe estime que plus de deux milliards de dollars sont actuellement en circulation dans le pays, hors du système bancaire, en raison notamment des intérêts peu attractifs et des frais des banques qui dissuadent les Zimbabwéens de déposer leur argent.
D’autre part, M. Chinamasa a reconnu qu'une « poignée de banques » ont été confrontées à des problèmes de liquidités, mais estime que la majorité des banques zimbabwéennes sont « saines ».
Le Zimbabwe a abandonné sa monnaie en 2009 en raison d’une hyper-inflation qui s’était chiffrée en millions de pourcents, reconnaissant plusieurs devises étrangères, dont le dollar américain, le yuan chinois, du yen japonais, de la roupie indienne et du dollar australien
Le taux d’inflation était de 1042,9 % en mai 2006, et de plus de 100 000 % en janvier 2008. Le taux d'inflation annuel (entre juillet 2007 et juillet 2008) avait atteint environ 231 000 000 %, ce qui avait incité les zimbabwéens à déserter les banques.
L’économie zimbabwéenne est très fragile. L'importance de la dette extérieure du pays (plus de 10 milliards de dollars) empêche toute assistance extérieure tandis que la loi sur l’indigénisation qui oblige les entreprises étrangères à céder la majorité du capital de leurs filiales locales à des autochtones, a fait fuir les investisseurs étrangers.
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