(Agence Ecofin) - Le groupe financier nigérian Zenith Bankest parvenu placer sans garantie effective, des obligations pour un volume global de 500 millions $ d'une maturité de 5 ans, au taux de 6,5%, rejoignant ainsi le club des banques de dépôt nigériane ayant recouru à des eurobonds, et accroissant la part des organisations africaines ayant recouru à ce mécanisme de financement.
Le livre des souscriptions ouvert auprès des arrangeurs de l'opération a récolté des ordres pour une valeur globale de 1,3 milliards $. Le groupe semble bénéficier de la notation favorable de B+ avec perspective stable, qu'a donné l'agence Fitch Ratings, à son programme d'émission globale à moyen terme portant sur un total de 1 milliard $.
Selon l'analyste Samir Gadion du groupe sud-africain Standard Bank cité par des média nigérians, l'opération a aussi bénéficié du raffermissement du naira face au dollar américain (160 nairas pour 1 $), ce qui a eu pour effet de rassurer les investisseurs, principalement des gestionnaires de fonds (75% de participation), quant à l'exposition de Zenith Bank aux risques de change. Parmi les autres investisseurs, on retrouve des banques privées (15%), des fonds de placement spéculatif (hedge funds) à hauteur de 9% et les fonds de pension et d'assurance, 2%.
Les investisseurs américains se sont vus attribués 44% des souscriptions. Ils sont suivi des Britanniques avec 35% et des investisseurs européens pour 9%. Les investisseurs nigérians n'ont été présent qu'à hauteur de 6%, ce qui, pour l'instant, est le plus faible niveau de participation des locaux à un emprunt international effectué par une organisation implantée au Nigéria.
Les analystes sont cependant optimistes quant l'animation au tour des titres sur le marché secondaire. « Les institutions financières nigérianes doivent jouer à l'équilibre entre leurs actifs et passifs en dollars, or les emprunts en dollars sont des couvertures naturelles pour elles, contre toute faiblesse éventuelle du naira. Comme cela est le cas pour d'autres entreprises nigérianes la demande de ce type de titre sur le marché secondaire va rapidement dépasser l'offre » a expliqué M. Gadion.
L'augmentation croissante des émissions d'obligations en devise par les banques nigérianes, témoignent de l'ambition des établissements financiers locaux, de saisir les opportunités qu'offrent un marché en pleine expansion et qui exprime un fort besoin de liquidités, notamment en devises, afin de soutenir les investissements dans le domaine du pétrole et de l'énergie. En 2013, les émissions d’eurobonds de la part des banques ont représenté 1,83 milliard $, surpassant celles de l'Etat fédéral qui n'ont été de 1,5 milliard $.
Les groupes Citi Global Markets et Goldman Sachs International sont intervenus dans l'opération comme chefs de files et arrangeurs
Idriss Linge
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