(Agence Ecofin) - Intervenant sur les ondes d'une radio sud-africaine, Tom Winterboer (photo), l'expert de la firme PricewaterhouseCooper, le curateur désigné par la banque centrale d'Afrique du sud pour assurer le redressement d'African Bank Investment Limited (ABIL), a fait savoir qu'il lui faudrait environ trois mois pour ressortir tous les détails de la situation et entre trois et six mois pour implémenter des mesures de redressement.
Cette première sortie de Tom Winterboer intervient alors que le débat en Afrique du Sud fait rage sur la question de savoir si la banque centrale a eu raison d'intervenir, plutôt que de laisser le marché régler le problème. De nombreuses questions subsistent aussi sur le point de savoir qui paiera la facture finale, avec un brin de soupçon à l'endroit de la Banque centrale, d'avoir davantage protégé des investisseurs inconscients, qui en plus, de l'avis de ces observateurs, ont tiré pleinement profit des Sud-Africains pauvres et refusent aujourd'hui d'affronter les difficultés.
« Il est encore tôt pour dire quoique ce soit, nous sommes déjà en train de travailler sur un plan. Déjà, la "Bonne Banque" a été proposée et je pense que c'est un bon point de départ », a fait savoir M. Winterboer. Il a aussi fait savoir qu'il était important pour les clients de rembourser leurs dettes afin que le processus se poursuive normalement.
Autre fait important, Tim Winterboer a aussi reconnu l'importance qu'il y aura a transformer le modèle d'affaire de la banque, qui consistait à accorder des prêts non sécurisés contre des taux plus élevé que la normale. Un modèle qui, durant ses moments de "success stories", a attiré plusieurs investisseurs notamment des fonds d'investissement, motivés par la perspective de rendements élevés.
Les événements se sont enchaînés lorsqu'African Investment Bank a annoncé la semaine dernière, que ses perspectives pour l'année 2014 présentaient une situation de pertes record. Les jours qui ont suivi, l'entreprise a perdu jusqu'à 94% de sa valeur boursière. Dimanche 10 août, la banque centrale sud-africaine est intervenue plaçant la banque sous-tutelle, la scindant en deux, entre la bonne et la mauvaise banque. La mauvaise banque a bénéficié d'un rachat partiel de créances douteuses de l'ordre de 7 milliards de rands et la bonne a bénéficié d'une injection de liquidité de l'ordre de 10 milliards de rands (environ 1 milliard $)
Sur le Johannesburg Stock Exchange, le titre ABIL a été suspendu depuis lundi 11 août et, dans sa communication, Gill Marcus, le gouverneur de la banque centrale, expliquait que le sort de la banque au sein du marché financier sud-africain sera décidé conjointement par les instances de tutelle et les responsables du JSE.
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