Dans le cadre de la préparation du Forum International des Investissements et d’Affaires qui se tiendra à N’Djamena, au Tchad, en janvier prochain, Mouta Mahamat Djourabi, directeur de promotion des investissements du Tchad, fait le point sur les secteurs les plus propices à l’investissement étranger :

Le retour à la paix, à la sécurité et à la stabilité, conditions primordiales pour la reconstruction et le développement, a permis au Tchad d’entreprendre des vastes chantiers de réformes, aussi bien politiques, administratives qu’économiques.

Le Tchad se métamorphose de jour en jour. Des très grandes réalisations ont été faites dans l’amélioration des infrastructures de base. Ainsi, le pays dans sa globalité, est devenu un chantier économique et social à ciel ouvert.

Des investissements conséquents ont été réalisés dans l’agriculture, l’élevage, la santé, l’éducation, l’emploi, l’accès à l’habitat, le désenclavement, les BTP et l’énergie visant à booster le développement du secteur privé et pallier ainsi à l’insuffisance des infrastructures de base et de services publics de qualité pour rendre le pays attractif et compétitif. L’objectif fixé par le Gouvernement Tchadien est de préparer à l’émergence du pays à l’horizon 2030.

Face aux enjeux majeurs du développement, le Tchad s’est engagé dans la libéralisation de son économie depuis maintenant deux décennies. Cela s’est traduit par la libéralisation des prix et du commerce, la privatisation des entreprises publiques, l’ouverture d’anciens monopoles publics à la concurrence puis, la participation active et accrue du secteur privé (y compris par les Investissements Directs Etrangers) dans l’activité économique pour devenir le moteur de la croissance et du développement. Les politiques libérales jusqu’ici poursuivies ont permis d’assainir le cadre macro-économique et de réduire le poids de la dette publique extérieure sur les finances publiques. La création de l’Agence Nationale des Investissements et des Exportations et l’ouverture en son sein d’un Guichet Unique de création d’entreprise vise en outre à promouvoir l’investissement privé et à attirer les investisseurs étrangers en simplifiant et en accélérant les procédures administratives d’opérationnalisation des projets d’investissement.

Dans le cadre de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA), le Tchad s’est engagé à réorganiser le cadre judiciaire et la réglementation des affaires en assurant une plus grande sécurisation de la propriété privée et une protection efficace de la propriété intellectuelle et des marques.

La principale raison faisant de la République du Tchad une terre d’accueil pour les investisseurs internationaux est le cadre incitatif que présente la Charte nationale des investissements, axe majeur de la dynamique mise en place pour favoriser les investissements et rendre performant le tissu économique. La Charte des investissements met à la disposition des acteurs économiques, investisseurs privés nationaux et internationaux, dans le souci de l’amélioration du climat des affaires, un cadre contribuant à lever les contraintes qui pèsent sur les entreprises. C’est un cadre d’amélioration de la compétitivité, qui contribue à l’approfondissement de l’intégration économique, répondant ainsi parfaitement aux exigences des enjeux de développement et de la mondialisation de l’économie.

Par le biais de l’attractivité des Investissements Directs Etrangers (IDE), le Tchad espère un apport potentiel important à la croissance et au développement : apport de capital, de la technologie, de l’emploi, du savoir-faire organisationnel et accès à de nouveaux marchés. Le Tchad recherche donc des partenaires économiques et les invite à venir massivement investir dans le pays. De nombreuses opportunités d’investissement sont offertes aux investisseurs étrangers dans divers secteurs porteurs au Tchad.

Agriculture

L’agriculture occupe une place hautement stratégique, compte tenu des caractéristiques de ce secteur et des potentialités offertes, comme on peut le constater à la lecture du tableau ci-après :

Élevage

L’élevage emploie 40% de la population active dont 80% de la population rurale selon le Ministère de tutelle. Ainsi, près de 4,5 millions de personnes vivent directement ou indirectement de l’élevage.

Considéré également comme un élément important de la dynamique économique, l’élevage contribue pour 17 à 18% du PIB.

Le cheptel est important :

Son impact sur les exportations est considérable compte tenu du nombre de bétails exportés chaque année comme le montre le tableau ci-dessous :

Pour le Ministère de l’Elevage, le cheptel représente un capital de 1 000 milliards et participe de façon importante aux échanges avec l’extérieur, atteignant ainsi un flux monétaire annuel de 135 milliards de FCFA représentant autour de 51% des exportations hors pétrole.

Pour améliorer son potentiel d’élevage, le Tchad a développé plusieurs programmes et projets avec l’aide des partenaires internationaux (Programme d’appui à la filière bovine, Projet d’appui au système d’élevage pastoral, etc..).

La santé animale a été sécurisée d’une part par les campagnes de vaccination antibovipestique, suivies par la surveillance épidémiologique d’autre part, par la réorganisation des services et de la distribution des intrants vétérinaires, libéralisation, privatisation et formation d’auxiliaires d’élevage. Le bétail au Tchad a effectivement été épargné depuis 1983 des grandes épidémies meurtrières.

Pêche

Le Tchad est l’un des pays sahéliens le mieux pourvu de ressources d’eau de surface. Il dispose d’importants cours d’eau permanents : les fleuves Chari (1 200 Km) et Logone (1 000 Km), ainsi que de nombreux lacs dont le plus important est le Lac Tchad.

Près de 300 000 personnes pratiquent la pêche ou sont concernés par la transformation et la commercialisation du poisson.

Le potentiel halieutique est estimé à plus de 150 000 tonnes par an et participe à environ 5% du PIB.

On estime que 44 % de la production est destinée à l’exportation sous forme séchée ou fumée et cela vers le Cameroun, le Nigéria et la République Centrafricaine.

Le sous secteur de la pêche offre d’importantes opportunités d’investissement que ce soit dans la pêche avec les techniques modernes, l’aquaculture, surtout la spiruline dans la transformation des produits de la pêche.

Tourisme

Situé en plein cœur de l’Afrique, le Tchad a le privilège de réunir l’ensemble des caractéristiques de ce continent. Sur le plan géographique, il dispose de plaines de savanes, de déserts parsemés de reliefs accidentés.

Le Tchad présente un éventail incomparable de potentialités touristiques.

• Le Lac Tchad constitue à lui seul un monument touristique avec ses chenaux entourés de hautes herbes à l’observation de la faune, des milliers d’oiseaux et de troupeaux d’hippopotames ;
• Les Lacs d'Ounianga, Patrimoine Mondial de l’UNESCO, sont un ensemble d'environ quinze lacs aux eaux fortement salines, occupant un bassin entre les massifs du Tibesti à l'ouest et de l'Ennedi à l'est ;
• Le Parc National de Zakouma (sera bientôt inscrit sur la liste de Patrimoine Mondial de l’UNESCO) avec ses 305 000 hectares est le plus grand parc du pays et regroupe l’essentiel de la faune sauvage (370 espèces répertoriés) ;
• La région d’Archei (sera bientôt inscrit sur la liste de Patrimoine Mondial de l’UNESCO) ;
• La Station Touristique de Douguia ;
• La Réserve de Faune de Mandélia ;
• Les Grottes de Faya-Largeau ;
• Les Ruines de Yen, Ali-Galaka et Kirdi ;
• Les Grottes et Fresques de Kazer, Yarda et de Tigui ;
• Les Sites Préhistoriques de Faya-Largeau ;
• Les Rupestreries de Fada et d’Oudinuger ;
• Les Gravures rupestres de Zouar.

Industrie

L’industrie tchadienne est encore à ses balbutiements. Seulement un petit nombre d’entreprises au sommet concentrent les investissements les plus importants dans les activités suivantes :

• L’industrie de substitution à l’importation ;
• L’industrie pétrolière ;
• Les BTP ;
• Le secteur bancaire et les assurances.

Devant la volonté et l’engagement affiché du Gouvernement tchadien d’industrialiser le pays, le sous-secteur de l’industrie présente d’opportunités d’investissement défiant toute concurrence.

Energie

Le secteur pétrolier, avec ses réserves estimées en 2010 à 1,5 milliards de baril, le sous-secteur d’électricité et de l’énergie solaire offrent des perspectives d’investissements attractives.

Fabrication et distribution de systèmes photovoltaïques, fabrication des câbles électriques et fabrication d’accessoires électriques sont quelques opportunités d’investissement liées à l’énergie.

Mines

Des nombreuses indices minéralisés ont été signalés au cours des dernières années alors que d’autres ont été identifiés par le projet PNUD/DRGM.

Dans l’état actuel des connaissances, les indices minéralisés qui semblent les plus prometteurs pour la valorisation sont :

• Métaux précieux : or, argent et platine ;
• Minerais métalliques : cuivre, plomb, zinc, chrome, nickel, fer, titane, manganèse, tungstène, aluminium ;
• Matière radioactive : uranium ;
• Pierres gemmes : diamant ;
• Substances minérales industrielles : calcaire, marbre et pierres ornementales ;
• Matériaux de construction : graphite, talc schistes, kaolin, sable de verrerie, diatomites, gypse ;
• Formation saline : natron et carbonate de sodium.

Le natron et l’or sont les seules sources minières exploitées actuellement.

Pour plus d’informations

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       Mouta Mahamat Djourabi                                     Adoum Youssouf Ibrahim

Directeur de Promotion des Investissements                 Chef de Service Communication

Tel : (235) 66 89 38 38 / 99 92 42 16                       Tel : (235) 66 71 54 53 / 99 47 22 46

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