(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, la polémique est relancée sur la SABC, le groupe audiovisuel public. Avec ses 18 stations de radio et ses 5 chaînes Tv, le groupe a décidé de ne plus diffuser les manifestations publiques dès lors que des individus cassent, brûlent ou détruisent des biens publics.
Le directeur des opérations de la SABC, Hlaudi Motsoeneng, a expliqué que la diffusion des manifestations violentes n’est pas nécessaire, sachant que le groupe audiovisuel public a la mission d’éduquer les citoyens. Il a même invité les autres medias du pays à suivre l’exemple de la SABC.
Pourtant cette décision est vivement dénoncée par le Forum national des éditeurs (South Africa National Editors' Forum-SANEF) qui fustige « une forme de censure totalement inacceptable ». Les éditeurs défendent le droit des citoyens d’être informés, même sur ce qui est mal. Le vice-président du SANEF, Raymond Louw, demande d’ailleurs aux médias de rejeter l’appel de la SABC.Cette position est partagée par d’autres organisations de défense de la liberté d’expression et bien d’autres mouvements. Il y a par exemple le Freedom of Expression Institute (FXI), le Media Monitoring Africa ou encore la coalition « Save Our SABC ». Des organisations politiques ont rallié leur cause.
Toutefois, la SABC continue de défendre sa position. « Les images de violence à la télévision publique encouragent les gens d’autres communautés à penser que dans le but de recueillir leur part, ils doivent faire pareil. Au finish, on détruit le bien appartenant au peuple d’Afrique du Sud », explique le porte-parole du groupe public, Kaizer Kganyago. Il réitère que certes les manifestations publiques seront couvertes, mais dès lors que celles-ci deviennent violentes, ces aspects ne seront pas diffusés. Le président du SANEF, Mpumelelo Mkhabela, répond que les évènements peuvent être racontés de manière intelligente et originale sans omettre les faits sur les dérapages.
Assongmo Necdem
Genève, Suisse et online