(Agence Ecofin) - Les terroristes ont-ils une place dans les médias ? Cette question est revenue dans les débats lors du 5ème congrès du Syndicat tunisien des radios libres qui s’est tenu 16 août 2014. Le secrétaire général de cette organisation, Salah Fourti, propose que les supports de communication s’ouvrent à ces personnes « dites terroristes », afin d’éviter d’en faire des « victimes ».
M. Fourti a dit sa crainte que les chaînes de radio et de télévision ne deviennent « la cible des terroristes » qui s’en prennent déjà aux hommes politiques et aux forces de défense. C’est pourquoi, les médias doivent garder une position de neutralité. Cet avis n’est guère partagé pas Hichem Snoussi, membre de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica). « Le journaliste ne peut adopter une position de neutralité face à ceux qui cherchent à détruire la notion de l’Etat, à porter atteinte à la société civile, aux fondements de la modernité, à l’édifice démocratique et qui menacent la femme et les enfants », a-t-il expliqué.
Pourtant, le secrétaire général du syndicat des radios libres observe que « les récentes mesures destinées à combattre le terrorisme ne devraient pas donner lieu à des restrictions des libertés et à la répression de la liberté d’expression ». « Nous assistons actuellement à des tentatives vouées d’avance à l’échec, visant à faire passer des mesures répressives mues par des motivations politiques, sous prétexte de menaces à l’ordre public et de lutte contre le terrorisme », a-t-il expliqué.
Le membre de la Haica a mis en garde sur les radios associatives. « L’expérience que nous vivons actuellement suscite des craintes dans la mesure où certains religieux qui avaient pris la parole dans des radios associatives avaient diffusé un discours religieux extrémiste et de haine », a-t-il déclaré.
Le gouvernement est engagé dans une lutte sans merci contre le terrorisme depuis les attaques terroristes de Châambi en juillet dernier, qui ont coûté la vie à 15 soldats. La Haica a récemment suspendu une émission sur la chaîne Nessma Tv à la suite du passage de deux extrémistes libyens.
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