(Agence Ecofin) - A Madagascar, la chaîne de télévision Viva conteste la mise hors service de ses émetteurs dans plusieurs provinces. Alors que le gouvernement accuse la chaîne d’utiliser de manière illégale les infrastructures de l’Etat, les responsables du média affirment le contraire.
« La radio-télévision Viva a émis depuis quelque temps au niveau national en utilisant des équipements de l’État en violation des textes en vigueur », avait indiqué le gouvernement pour justifier la décision du 9 juin 2015 ordonnant la fermeture de plusieurs antennes de la chaîne dans le pays. Du coup, le média n’est plus reçu dans plusieurs villes. Il est reproché à la chaîne de télévision Viva d’avoir bénéficié d’avantages indus du temps où son propriétaire, Andry Rajoelina, était à la tête de l’Etat malgache. Les émetteurs du média audiovisuel auraient alors été posés de manière illégale.
Faux, rétorque le directeur de publication de Viva Tv, Soava Andriamarotafika. « Nous demandons à l’État d’apporter la preuve que les infrastructures utilisées lui appartiennent réellement », a-t-il expliqué au cours d’une conférence de presse. Il accuse les nouvelles autorités malgaches d’abus de pouvoir contre Andry Rajoelina qui est rentré dans l’opposition politique. Pour lui, l’abus de pouvoir est d’autant plus caractérisé que la chaîne n’a jamais été notifiée d’aucune explication sur la décision prise contre elle.
Il y a pourtant cette lettre produite par le ministère de la Communication et celui des Télécommunications, demandant l’arrêt de la diffusion des émissions de Viva dans les provinces. Le motif avancé est la « mise en conformité de l’utilisation de ses infrastructures ». La correspondance est adressée à la société TOM qui assure la diffusion de Viva. Mais Soava Andriamarotafika assure qu’il existe un contrat commercial entre la chaîne et la société TOM qui est une entité privée.
La suspension de la Viva intervient dans un climat politique précaire à Madagascar. La chaîne fait partie des médias qui ont publié le message appelant le peuple à « se lever », sans explicitement appeler à manifester. Un message intervenant dans un contexte où la déchéance du président de la République a été prononcée par le Parlement avant d’être rejetée par la Haute cour constitutionnelle.
La chaîne Viva n’est pas à sa première sanction. En 2008, la fermeture de ce média avait provoqué les manifestations ayant finalement renversé le président Marc Ravalomanana et porté au pouvoir Andry Rajoelina. Sur les antennes de Radio France International, le directeur de cabinet du ministre de la Communication, Nivo Ratiarison, a garanti que la chaîne pourra émettre à nouveau dès qu’elle aura obtenu les autorisations nécessaires.
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