(Agence Ecofin) - Dans une lettre ouverte, en guise de protestation, Didier Givodan, employé à l’Aitv et représentant du Syndicat national des journalistes (Snj), révèle que le projet de liquidation l’Aitv a déjà été transmis à l’administration du Travail pour approbation. Le document été acheminé le 30 avril 2014 par le groupe France Télévisions qui maintient ainsi sa décision de fermer son agence spécialisée dans l’information africaine.
En décembre 2013, France Télévisions avait commandé un audit qui devait permettre de voir plus clair dans la situation de l’Aitv. Le rapport a été rendu depuis le 21 mars 2014 par Françoise Miquel, auteure d’un précédent audit de l'agence. Elle a conclu que l’agence est déficitaire financièrement. Mais le Snj fait remarquer que les chaînes de télé France 2 et France 3 ne font pas mieux.
« On ne demande pas à France 2 ou France 3 de faire des bénéfices mais de respecter un budget », déclare Didier Givodan. Il rappelle que l'agence a été lancée en 1986 par les pouvoirs publics, dans le but d’assurer la coopération avec les télévisions du Sud, en particulier d'Afrique. Elle remplit donc une mission de service public et ne doit pas être comparée à des agences de presse classiques. Plus grave, dénonce Didier Givodan, le projet de liquidation prévoit un plan de « départs volontaires » qui exclut les 30 correspondants de l’Aitv sur le continent africain. Il rejette l’argument selon lequel ces employés ne relèvent pas du droit français au même titre que leurs collègues de la rédaction de Paris. Didier Givodan conclut que France Télévisions « ressuscite une version moderne de l’indigénat ».
« Ce déni social est symptomatique du mépris envers l’Afrique et les Africains dont France Télévisions et les tutelles ministérielles concernées par ce dossier font preuve depuis plus de neuf mois », écrit-il.
Didier Givodan propose qu’un « compromis » soit trouvé en associant toutes les parties concernées par le dossier Aitv. A savoir, les utilisateurs des contenus de l’agence. Ce sont principalement les télévisions nationales africaines, ainsi que les sociétés publiques impliquées dans l’audiovisuel extérieur de la France (France 24, Tv5, CFI, AFP, Euronews). Il faut également impliquer les correspondants africains de l’Aitv et leurs collègues de Paris.
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