(Agence Ecofin) - « Nous, salarié-e-s de France TV et aussi téléspectateurs payant la redevance, nous vous exprimons notre colère, notre honte, d'être de fait assimilés à une chaîne qui fait le lit de l'extrême droite, en ayant accordé une visibilité au FN (Front National) disproportionnée par rapport à son implantation municipale. » Ainsi se résume la correspondance adressée aux patrons de France Télévisions. La lettre porte le sceau du Syndicat national de radio et de télévision (Snrt), ainsi que du Syndicat national des journalistes (Snj).
La dénonciation s’appuie sur les rapports du Conseil supérieur de l’audiovisuel (Csa) de France sur les temps de paroles politiques lors de la période électorale des municipales. Le personnel de France Télévisions se dit alors sidéré et consterné à la lecture des chiffres concernant les chaînes du groupe, notamment France 3.
Jusqu’à 48% du temps global de paroles ont été réservés au Front National pendant la semaine du 3 au 9 mars 2014. La dénonciation parle alors de « pseudo équilibre » la dernière semaine de la campagne électorale.
Au finish, la FN s’en tire avec 17% du temps, alors que les autres petits partis sont restés à moins de 5%. Le MoDem, le NPA et le Parti radical ont même été ignorés. Rien à dire sur le Parti socialiste et l’UMP qui s’en sont tirés avec respectivement 33,84% et 30,12. Le problème réside dans le fait que le temps d’antenne accordé au FN ne correspond pas à l’implantation de ce parti sur le terrain.
A l’issue du 1er tour des municipales, le FN a déposé en tout 585 listes ; ce qui ne représente que 4,7% des voix dans les villes de plus de 1000 habitants.
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