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Coface expose son appréciation du « risque Maroc »

  • Date de création: 11 février 2013 07:48

(Agence Ecofin) - Dans son échelle d’évaluation du risque pays, l’assureur crédit Coface vient de confirmer la note risque pays et environnement des affaires du Maroc à A4. Selon les analystes de Coface, les perspectives politiques et économiques du Maroc (PIB 97 milliards $) peuvent être marquées par quelques fragilités. Une relative volatilité de l'environnement des affaires est susceptible d'affecter les comportements de paiement avec une probabilité moyenne de défaut de paiement acceptable.

Activité cyclique, toujours principalement dépendante du secteur agricole et de la conjoncture dans l’Union européenne

L’activité reste cyclique, car toujours principalement dépendante des performances du secteur agricole et de la conjoncture dans l’Union européenne (UE), principal partenaire économique et commercial du pays. La croissance demeure, en outre, tributaire des fluctuations des cours internationaux des phosphates (dont le Maroc est le 1er producteur et exportateur mondial) et des hydrocarbures importés.

En 2013, la demande interne va continuer de soutenir l’activité, avec une relative vigueur de la consommation privée et des secteurs de la construction - sous l’impulsion du développement du logement social - et de l’automobile, par suite de la montée en puissance de l’usine Renault/Dacia de Tanger. En outre, l'expansion du port de Tanger Med va contribuer à la croissance des services. Toutefois, l’activité économique toujours contrainte dans l’UE assombrit les perspectives.

Maintien de déficits public et courant importants, mais endettement extérieur gérable et mise en place par le FMI d’une « Ligne de précaution et de liquidité »

Les subventions constituent un fardeau pour les finances publiques marocaines, mais leur diminution graduelle, notamment sur les produits pétroliers, engagée depuis mi-2012, va permettre de réduire légèrement le déficit budgétaire. Toutefois, l’accumulation récente de ces déficits conduit à une hausse de l’endettement public, bien qu’il soit principalement domestique et, pour la part externe, modéré et essentiellement remboursable à des conditions concessionnelles, donc avantageuses.

Par ailleurs, les exportations doivent être tirées par les ventes de phosphates, et, à un moindre degré, de voitures (Dacia), mais la faiblesse de la demande de l’UE et le niveau élevé des prix internationaux de l’énergie vont peser négativement sur la balance commerciale. En outre, avec des revenus du tourisme et des transferts des expatriés moins résilients, il en résultera le maintien d’un déficit significatif des comptes extérieurs. Il ne sera que très partiellement financé par les flux d’investissements directs étrangers, principalement de l’UE et du Moyen-Orient, qui s’insèrent souvent dans le cadre de partenariat publics-privés relatifs aux infrastructures routières, ferroviaires, portuaires ou touristiques.

Dans un contexte mondial mouvementé, la capacité de résistance du pays à un retrait brutal de capitaux est donc moindre, en dépit d’un régime de change administré et de financements peu volatils, et le niveau de ses réserves de change diminue.

Le FMI a, de ce fait, accordé au Maroc, en août 2012, une « Ligne de précaution et de liquidité » de 6,2 Mds$, facilité destinée aux pays dont les fondamentaux et les politiques économiques sont sains, mais présentant certaines vulnérabilités. Le Maroc n’est cependant pas enclin à recourir prochainement à cette sorte d’assurance contre les chocs extérieurs.

De plus, son système bancaire, le plus développé d’Afrique (hors Afrique du Sud), demeure bien capitalisé et rentable, tandis que l’amélioration de la réglementation prudentielle se poursuit, mais l’essor du crédit, immobilier en particulier, est porteur de risque.

Réforme constitutionnelle dans le contexte de bouleversements dans le monde arabe

En réponse à une insatisfaction politique et sociale grandissante, dans le sillage des révoltes dans le monde arabe, une réforme constitutionnelle, initiée par le roi Mohammed VI, a été approuvée par referendum en juillet 2011. Elle vise un rééquilibrage au sein de la monarchie, par un renforcement des pouvoirs du Premier ministre et du Parlement, une plus grande indépendance de la justice et une régionalisation accrue. Elle ne modifie cependant pas l’essentiel des prérogatives d’un monarque qui reste populaire. Une frange de la population se plaint néanmoins de la corruption et du clientélisme, des mouvements de contestation mettant en cause, à ce titre, certains membres du proche entourage du roi (le «makhzen»).

Les élections législatives avancées à fin novembre 2011 se sont soldées par une majorité relative du Parti (islamiste) de la Justice et du Développement, la nomination de son dirigeant Abdelilah Benkirane comme Premier ministre et la formation en janvier 2012 d’une coalition gouvernementale avec trois partis laïcs. Si la mise en œuvre de la nouvelle Constitution semble sur la bonne voie, les progrès vers une plus grande justice sociale - par le biais d’une réduction de la pauvreté, des inégalités et du chômage - seront en revanche beaucoup plus problématiques.

 

Points forts

Points faibles

   Ressources naturelles et agricoles, vaste potentiel touristique.

   Position géographique favorable, à proximité du marché européen.

   Stratégie de montée en gamme et de diversification de la production, en priorité dans l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, la chimie, le textile/cuir, l’agroalimentaire.

   Politique de stabilité macroéconomique.

   Engagement de réformes politiques.

   Economie encore très dépendante du secteur agricole.

   Productivité et compétitivité insuffisantes.

   Pauvreté et chômage (des jeunes en particulier), sources de tensions sociales.

   Vulnérabilité de l’activité touristique à la conjoncture européenne et à d’éventuelles actions terroristes.

   Insuffisants progrès en matière d’environnement des affaires.

Synthèse des points forts et faibles

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