(Agence Ecofin) - La catastrophe de Fukushima survenue en mars 2011 a profondément affecté le marché du nucléaire et celui de l’uranium où les prix sont restés pendant plusieurs années sur une tendance baissière. Depuis mai 2020, le marché retrouve des couleurs.
Le prix au comptant de l’uranium a grimpé cette semaine à plus de 40 dollars/livre, son plus haut niveau depuis 2014. Cette hausse est portée par un regain de la demande alors que l’offre disponible reste limitée.
Selon les analystes du marché, c’est Sprott Asset Management LP, une fiducie créée pour acheter de l’uranium à faible coût sur le marché au comptant et le conserver à long terme qui est à l’origine de ce nouveau bond. Entre le 2 et le 7 septembre, la société a acheté plus de 3 millions de livres d’uranium, ce qui porte les volumes totaux qu’elle détient à 24 millions de livres pour une valeur marchande de plus d’un milliard de dollars.
Ces achats se sont ajoutés à des fondamentaux déjà haussiers. Il faut noter que de nouveaux vents favorables soufflent sur le marché depuis déjà quelques mois. S’il se négociait en novembre 2016 à 18,1 dollars/livre et a stagné entre 25 et 30 $/livre pendant plus de cinq ans, le prix de l’uranium franchissait de nouveau le cap des 30 dollars (34 dollars) en mai 2020.
La nouvelle hausse traduit donc une embellie sur un marché qui a eu beaucoup de mal à se remettre de l’accident à la centrale nucléaire de Fukushima en 2011. Pour de nombreux analystes, la tendance haussière devrait se poursuivre pour stimuler le redémarrage de la production afin de répondre à la demande. Surtout, à un moment où les pressions pour la transition vers le renouvelable s’intensifient, l’uranium pourrait revenir plus vite que prévu sur le devant de la scène.
« Il n’existe que quelques options pour produire de l’électricité sans émettre de CO2 […]. Il est presque impossible de voir comment la décarbonisation peut être réalisée sans inclure l’énergie nucléaire », argue Jonathan Hinze, président de la société de conseil en combustible nucléaire UxC, LLC, dans des propos rapportés par Market Watch.
De bonnes perspectives s’annoncent donc pour les grands producteurs africains d’uranium comme le Niger, l’Afrique du Sud ou encore la Namibie. Au Niger, le développement de nouveaux projets pourrait s’accélérer alors qu’en Namibie les exploitations suspendues depuis 2017 sont en train d’être relancées.
Louis-Nino Kansoun
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