(Agence Ecofin) - Du fait d’un système de freinage défectueux, qui aurait d’ailleurs été constaté dès 2014, ces wagons chinois sont impliqués dans la catastrophe ferroviaire, qui a officiellement fait 79 morts dans la localité d’Eseka, dans la région du Centre du Cameroun, le 21 octobre 2016.
Le gouvernement camerounais se prépare à retourner à la société chinoise Csr Nanjing Pulszen, un lot de 40 voitures voyageurs (wagons) achetées par le Trésor Public et livrées en 2014 à Camrail, filiale du groupe Bolloré, concessionnaire du chemin de fer au Cameroun depuis 1999. L’information a été révélée en marge du voyage d’essai, le 29 avril 2021, du train Intercity rénové, qui devrait bientôt reprendre la desserte des deux capitales du pays, 5 ans après la suspension de ses activités.
Selon Investir au Cameroun, quatre mois après cet accident de train, Camrail avait procédé, dès février 2017, au retrait de ces wagons chinois des trains à destination de la partie septentrionale du pays. L’entreprise avait alors officiellement invoqué des « défaillances » constatées sur le système de freinage.
Pour l’heure, rien ne filtre sur la contrepartie dont bénéficiera l’État du Cameroun, suite à la restitution au constructeur chinois des wagons livrés en 2014. Au demeurant, l’on se souvient que ce lot de 40 voitures voyageurs avait été commandé en 2011, pour un montant de 11,7 milliards de FCFA, avait révélé Camrail lors de la réception de la première vague de cette commande, en janvier 2014.
Cet investissement consenti par le Trésor public avait, précisait à cette époque le transporteur ferroviaire, fait partie des engagements pris par l’État du Cameroun et Camrail, dans le cadre de l’avenant N° 2 à la convention de concession des chemins de fer du Cameroun. Celui-ci prévoyait, sur la période 2009-2020, des investissements de 230 milliards de FCFA, dont 158 milliards de FCFA financés par Camrail, et le reste par les pouvoirs publics.
Brice R. Mbodiam
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