(Agence Ecofin) - Malgré les perspectives de retour à une certaine stabilité sécuritaire avec la formation d'un gouvernement de transition, le secteur pétrolier libyen continue de faire face à d'importantes turbulences. Cette fois c'est la contrebande qui est sous le feu des projecteurs.
Le 2 février, des sources sécuritaires proches des terminaux libyens d’exportation de brut ont déclaré à l’agence de presse Ihlas, que le maréchal Khalifa Haftar (photo) vend à une société des Émirats arabes unis (EAU) du pétrole qui transite par ces terminaux. Ceci, par l’intermédiaire d’une autre dont l’existence ne respecte pas le droit positif libyen et à l’insu de la société publique du pétrole (NOC) officiellement chargée de la commercialisation du combustible.
Putschist Gen. Khalifa Haftar, who launched an oil blockade in Libya last year, is selling Libya’s oil through illegal corporations, security sources sayhttps://t.co/0fU3kZefSP
— DAILY SABAH (@DailySabah) February 2, 2021
Cette accusation émerge alors que les agents de sécurité engagés par Haftar pour assurer l’ordre autour des installations d’exportation, réclament depuis de nombreux jours plusieurs mois d’arriérés de salaire et menacent de bloquer les opérations. Cela pourrait d’ailleurs justifier cette révélation.
Ce n’est pas la première fois que de telles accusations sont dévoilées. En août 2019, un rapport de la Campagne internationale pour le boycott des Emirats arabes unis (ICBU) a accusé le pays de la péninsule arabique d’importer illégalement du brut libyen.
Ni l’homme fort de l’Est ni les autorités d’Abu Dhabi n’ont encore réagi à cette information.
Depuis 2011, le pays est divisé entre le GNA (basé dans la capitale Tripoli et soutenu par la Turquie et le Qatar) et le commandement d’Haftar à l’est, qui est soutenu par les Emirats arabes unis, l’Egypte, la France et la Russie. Un accord a été trouvé cette semaine pour former un gouvernement de transition et organiser des élections censées sonner le glas de 10 ans d’instabilité.
Olivier de Souza
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