(Agence Ecofin) - Au Kenya, le thé est la principale culture de rente. De ce fait, les perturbations des activités à l’export de la filière constituent une source de préoccupation majeure pour les acteurs de l’industrie et plus largement pour l’économie.
Au Kenya, la pénurie de dollars au Pakistan et en Égypte suscite des inquiétudes au sein de la filière thé qui envoie sur ces deux destinations près de 55 % de ses volumes.
Dans le premier pays où sévit une grave crise financière qui a poussé les autorités à solliciter l’aide du Fonds monétaire international (FMI), les réserves de devises étrangères détenues par la banque centrale ont diminué de 16 % pour atteindre 3,09 milliards de dollars au cours de la semaine achevée le 27 janvier dernier.
Cette situation qui limite forcément la capacité des acheteurs de thé pakistanais touche aussi les compagnies maritimes étrangères qui menacent désormais d’interrompre leur service en raison de l’incapacité des importateurs à régler les lettres de crédit au niveau des ports.
« La semaine dernière encore, nous avons constaté une très faible demande de la part des acheteurs pakistanais et si les compagnies maritimes se retirent comme nous l’avons vu dans les médias, alors nous serons confrontés à de graves problèmes », a déclaré Peter Kimanga, directeur à Global Tea Commodities, un négociant britannique de thé qui opère au Kenya.
Du côté du pays des pharaons, la pénurie de dollars a entraîné depuis octobre dernier, un affaiblissement de la valeur de la livre égyptienne de 35 % limitant ainsi le pouvoir d’achat des consommateurs et la demande de thé à l’import.
Pour l’industrie du thé, ces nouvelles évolutions s’inscrivent dans un contexte déjà préoccupant de baisse des achats de ces deux pays aux enchères de Mombasa, ces derniers mois. Ainsi en novembre 2022, les volumes des achats effectués par le Pakistan et l’Égypte ont chuté respectivement de 13 % et de 40 % d’après les données des autorités.
Stéphanas Assocle (Stagiaire)
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