(Agence Ecofin) - Dans un contexte où entreprises et consommateurs sont davantage soucieux du respect des normes environnementales dans la production industrielle, de nombreuses initiatives voient le jour pour s’en assurer et la blockchain fait partie des solutions.
L’organisation internationale à but non lucratif Rare Earth Industry Association (REIA) a annoncé le mardi 8 février le lancement du projet Circular System for Assessing Rare Earth Sustainability (CSyARES). Prévue pour être entièrement opérationnelle au bout de trois ans, il s’agit d’une initiative destinée à établir et faire respecter des normes de durabilité (surtout environnementales) dans l’approvisionnement mondial en terres rares.
Financé par l’Union européenne à travers l’EIT Raw Materials, une organisation qu’elle a cofondée pour assurer l’approvisionnement des pays membres en minéraux jugés critiques, le projet est basé sur l’utilisation de la blockchain qui est l’assurance de la transparence du processus de certification.
Actuellement dépendante à 98 % de la Chine avec ses méthodes d’extraction et de traitement des terres rares jugées très polluantes, l’UE fonde donc beaucoup d’espoirs sur la diversification de ses sources d’approvisionnement. Le recyclage joue un rôle crucial dans l’atteinte de cet objectif et le projet CSyARES accordera donc une attention particulière à l’économie circulaire.
« Grâce à ce projet, nous visons à construire un outil que les parties de la chaîne de valeur des terres rares peuvent utiliser avec une approche intégrée et incorporer les aspects de diligence raisonnable, ce qui, au final, nous permettra d’augmenter l’efficacité des sources secondaires et de parvenir à une économie circulaire », a commenté Badrinath Veluri, président de REIA.
Pour conduire le processus, la REIA s’est notamment associée à l’allemand BEC GmbH, (fournisseur européen d’aimants utilisant les terres rares) et à la startup néerlandaise Circularise, qui dispose d’un logiciel blockchain permettant de tracer la provenance et l’empreinte environnementale de divers matériaux. Les deux autres principaux partenaires du projet sont le danois Grundfos, spécialiste de la gestion de l’eau, et le britannique Minviro, propriétaire d’un logiciel permettant de quantifier les impacts environnementaux liés à la production des matières premières et proposer des solutions pour les réduire.
Pour rappel, les compagnies minières Pensana Plc, Peak Resources et Namibia Critical Metals, actives sur des projets de terres rares en Afrique, vont coopérer au projet en tant que membres de la REIA. Les retombées de cette participation ne sont pas encore connues, mais elle pourrait déboucher sur des opportunités d’écoulement de leurs futures productions.
Emiliano Tossou
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