Agence Ecofin TikTok Agence Ecofin Youtube Agence WhatsApp
Agence Ecofin
Yaoundé - Cotonou - Lomé - Dakar - Abidjan - Libreville - Genève
logomenuagenceecofin

Image

5 recommandations pour l’accès universel aux smartphones et une adoption généralisée d'Internet en Afrique (UIT/Unesco)

  • Date de création: 28 septembre 2022 11:14

(Agence Ecofin) - Le mobile est actuellement le moyen le plus utilisé pour accéder à Internet en Afrique. Mais du fait de la cherté des appareils adaptés au haut débit, de nombreuses personnes demeurent privées des dividendes numériques. Cette situation menace d’entraver l’économie numérique sur le continent.

Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT) et le Fonds des Nations unies sur l’éducation, la science et la culture (Unesco), le faible taux de pénétration d’Internet en Afrique  (33 %) résulte d’une part de l’incapacité des populations à s’offrir un smartphone. Ce problème découle avant tout de la cherté et de la disponibilité limitée de ces appareils. À travers la Commission sur le haut débit pour le développement durable, les deux partenaires ont élaboré une stratégie en cinq points pour un accès universel aux smartphones en Afrique.

Dans leur rapport conjoint « Strategies Towards Universal Smartphone Access », publié en septembre, l'UIT et l'Unesco préconisent avant tout des partenariats gagnant-gagnant entre les acteurs de la chaîne de valeur numérique. « Chaque partie de l'écosystème de l'Internet mobile, des fabricants de matériel aux fournisseurs de services, en passant par les plateformes numériques et les gouvernements, profiteraient de la connexion des populations non connectées. Il devrait donc incomber à tous les acteurs de déployer des efforts conjoints pour réduire la fracture numérique et lever les obstacles à leur niveau respectif », estiment-t-ils.

Second point essentiel, la Commission du haut débit recommande la mise en place de normes d'assurance qualité uniformes pour les smartphones d'occasion et d'une réglementation harmonisée des importations de déchets électroniques. Elle soutient que cela faciliterait grandement l'achat et la distribution d'appareils d'occasion, protégerait les clients et permettrait de commencer à relever le défi mondial des déchets électroniques.

Autre point important qui soutiendra l’accès universel aux smartphones en Afrique, c’est le développement des stratégies de recyclage des appareils de niveau intermédiaire et inférieur. « L'écosystème de recyclage des smartphones donne la priorité aux appareils de niveau supérieur, tels que les iPhones et les téléphones de marque Samsung, dont le prix reste trop élevé pour les résidents des pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI). Développer de nouvelles stratégies pour générer des sources fiables de smartphones de niveau moyen et inférieur permettrait d'améliorer le flux d'appareils à des prix adaptés aux PRFI », croient l’UIT et l'Unesco.

Le smartphone, un outil de développement

Actuellement, le fond de service universel (USF) en Afrique sert à l’amélioration de la couverture télécoms. La Commission du haut débit encourage les gouvernements à l’orienter aussi vers la disponibilité des smartphones à des coûts abordables. Les gouvernements « qui n'ont pas d'USF peuvent explorer l'utilisation de programmes de subventions, développés et mis en œuvre en consultation avec l'industrie et les autres parties prenantes », conseille-t-elle.

Enfin, réduire les taxes et droits d'importation sur les smartphones est indispensable. La Commission du haut débit est certaine qu’un équilibre des politiques fiscales et douanières peut contribuer à la baisse du coût de vente au détail des smartphones en plus de stimuler des niveaux plus élevés d'activité économique et de recettes générales en favorisant la sortie du marché noir vers un cadre plus formel.

D’après Rabab Fatima, la haute représentante des Nations unies pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, « seuls 45 % des adultes dans les économies émergentes possèdent actuellement un smartphone, contre 76 % dans les économies avancées.  Les femmes sont également nettement moins susceptibles que les hommes de posséder un smartphone et d'utiliser l'Internet mobile si elles vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire ». 

La fonctionnaire internationale qui considère que « les smartphones ne sont pas que des biens de consommation », mais aussi « des accélérateurs d'apprentissage, de connexion et d'activité économique », affirme « qu’avec le coût d'un smartphone dépassant 70 % du revenu mensuel moyen des personnes vivant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, permettre l'accès et l'utilisation d'Internet doit désormais devenir une priorité politique pour la communauté internationale ».

Muriel Edjo

Lire aussi : 23/09/2022 - Comment l’UIT propose de parvenir à une connectivité « universelle et significative » pour l’Afrique

1 banner telecom

Muriel EDJO