(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, l’industrie sucrière est frappée depuis 2018 par une taxe sur les boissons sucrées. Cette décision de santé publique a des répercussions non seulement sur les fabricants de soda, mais aussi sur les planteurs de canne à sucre.
En Afrique du Sud, l’Association sud-africaine des exploitants de canne à sucre (SACGA) a demandé le 10 novembre dernier, la fin de la taxe frappant les boissons sucrées. Cette mesure entrée en vigueur depuis le 1er avril 2018 prélève actuellement 2,21 cents de rands par gramme sur les boissons présentant un taux de sucre supérieur à 4 grammes pour 100 millilitres.
Alors que cette disposition avait pour objectif principal de lutter contre l’obésité galopante dans la nation arc-en-ciel, la SACGA estime qu’il n’existe aucune preuve que la taxe soit parvenue à son objectif. Pour étayer ce point de vue, l’Association met en avant une étude publiée récemment qui révèle que la moitié des adultes sud-africains ont pris du poids en 2020 dans le sillage de la crise du coronavirus.
Si d’après la SACGA, l’impact positif de la taxe sur la santé publique reste encore à prouver, elle indique que ses conséquences sont bien réelles sur les performances socioéconomiques de l’industrie sucrière.
Selon un rapport publié en juin dernier par le National Economic Development and Labour Council (NEDLAC), la taxe a conduit à une perte de 9 700 emplois et une baisse de 1,8 milliard de rands (118 millions $) de la contribution du secteur sucrier au PIB entre 2017/2018 et 2019/2020.
« Si le gouvernement veut vraiment assurer la viabilité à long terme du secteur et protéger les 1 million de ménages qu’il soutient, il doit éliminer cette taxe qui détruit les emplois », indique Andrew Russell, président de la SACGA.
Cet appel du groupement vient s’ajouter au plaidoyer de l’industrie des boissons sucrées qui ces dernières années, a été forcée de réduire sa consommation de la denrée.
En attendant un potentiel fléchissement de la part du gouvernement, les acteurs du secteur ont signé en novembre 2020, un accord validant le Plan de développement de la chaîne de valeur du sucre s’étendant jusqu’en 2030. Cette feuille de route veut notamment accroître la consommation domestique de la denrée de 300 000 tonnes d’ici 2022.
En Afrique du Sud, la culture de la canne à sucre est effectuée par environ 20 000 planteurs qui produisent chaque année 19 millions de tonnes de la tige.
Espoir Olodo
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UMA Fairs Ground, Kampala, Ouganda.