(Agence Ecofin) - Mercredi 18 novembre 2020, le général Birhanu Jula, chef de l’armée éthiopienne, a accusé Tedros Adhanom Ghebreyesus, patron de l’OMS et ancien membre du TPLF, de fournir des armes à la rébellion tigréenne et de faire pression pour que la communauté internationale condamne l’offensive d’Abiy Ahmed.
L’armée nationale éthiopienne accuse Tedros Adhanom Ghebreyesus, de soutenir la rébellion du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) contre le gouvernement central.
S’exprimant devant des journalistes le mercredi 18 novembre 2020, le chef d'état-major, le général Birhanu Jula (photo) a accusé le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’utiliser son poste pour faire pression sur des gouvernements étrangers afin qu’ils soutiennent la région dissidente.
Selon le responsable, le chef de l’OMS aurait aidé le TPLF à se procurer des armes pour ses combattants qui affrontent depuis le 4 novembre dernier les soldats de l’armée régulière éthiopienne.
« Il a fait campagne dans nos pays voisins pour leur demander de s'opposer, de condamner la guerre », a indiqué le général Birhanu. « Il a travaillé pour leur fournir des armes. Il a utilisé sa nomination à l'ONU comme une opportunité de faire du lobbying et de convaincre les gens de soutenir la junte du TPLF. Il ne réussira pas », a-t-il ajouté.
#Ethiopia accuses @WHO head @DrTedros of backing #Tigray rebels. “This man is a member of that group and he has been doing everything to support them," army chief of staff General Birhanu Jula said in a televised statement.
— giulia paravicini (@giuliaparavicin) November 19, 2020
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Si aucune preuve de ces allégations n’a été fournie, elles viennent en rajouter un peu plus aux controverses qui ont marqué le mandat de Tedros Adhanom Ghebreyesus depuis son élection à la tête de l’OMS. Ancien membre du TPLF qui a dirigé l’Ethiopie entre 1991 et 2018 et qui a souvent été soupçonné d’avoir financé sa campagne, l’homme de 55 ans qui a est à la tête de l’OMS depuis 2017 s’est toujours présenté comme un défenseur des droits de l’homme et de la paix. Pour l’instant, il n’a encore fait aucune sortie médiatique pour se prononcer sur ces accusations.
Pour rappel, depuis plusieurs semaines, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a ordonné une offensive militaire contre le TPLF, après des attaques présumées contre des positions des Forces de défense nationale éthiopiennes (ENDF). Ces derniers mois, les tensions entre les deux parties se sont exacerbées après une élection régionale remportée par le TPLF, organisée contre l’avis du gouvernement fédéral. Celui-ci accuse le parti de nourrir des ambitions sécessionnistes et considère ces élections comme étant « sans base légale » et « nulles et non avenues ».
Selon les dernières estimations, le conflit dans la région du Tigré a fait plusieurs centaines de morts et de blessés, forçant également des dizaines de milliers de personnes à fuir vers le Soudan voisin. Ce, alors que les attaques du TPLF contre l’Erythrée voisine, accusée de combattre aux côtés d’Abiy Ahmed pourraient internationaliser le conflit.
Moutiou Adjibi Nourou
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