(Agence Ecofin) - En Centrafrique, les violences déclenchées en décembre 2020 par les groupes rebelles ont fait fuir de nombreuses populations civiles, mais aussi des soldats. Une centaine de policiers et militaires centrafricains avaient été ainsi interceptés au Cameroun, avant d’être désarmés puis pris en charge.
Environ 137 policiers et militaires centrafricains qui avaient fui les attaques des groupes rebelles ont été rapatriés du Cameroun. C’est ce que rapporte l’agence de presse turque Anadolu, citant Bernard Mvongo, gouverneur de la région camerounaise de l’Est.
« Nous avons jugé que la situation en Centrafrique est en train de se stabiliser, et que ce pays frère a besoin de ces éléments de l’armée pour sécuriser son territoire et protéger la population. C’est pour cette raison qu’ils ont été rapatriés », a déclaré le responsable.
Le 23 décembre 2020, ces militaires et policiers avaient quitté leur pays en proie à une résurgence des violences en pleine période électorale, pour se réfugier au Cameroun à partir de Garoua-Boulaï, ville de l'Est du pays. Munis de leurs équipements militaires, ils avaient été pris en charge par l’armée locale et désarmés.
D’après le gouverneur Mvongo, la cérémonie de restitution des armes à ces éléments des forces de défense centrafricaine a été co-présidée le dimanche 7 mars, à Garoua-Boulaï, par lui-même ainsi que par Léopold Bruno Izamo, inspecteur général des Forces armées centrafricaines (FACA). Cependant, aucun détail n’a été donné sur le processus de réintégration de ces soldats au sein de leurs corps respectifs.
Pour rappel, le 18 décembre 2020, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) composée essentiellement du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), du Retour Réclamation Réhabilitation (3R) et des milices anti-Balaka, qui contrôle déjà près des deux tiers du territoire centrafricain, a lancé une offensive en direction de la capitale Bangui. Cette coalition conteste la réélection du président Faustin-Archange Touadéra et a engagé des combats avec les troupes gouvernementales et onusiennes pour le contrôle du pays, entraînant la fuite de plus d’un millier de civils ainsi qu’un blocage des principales routes d’approvisionnement du pays en produits provenant notamment du Cameroun.
Moutiou Adjibi Nourou
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