(Agence Ecofin) - Arrêté hier vendredi pour le massacre de populations manifestant en 2020 contre le président Ibrahim Boubacar Keita, le commissaire divisionnaire Oumar Samaké a aussitôt été libéré. Le commandant de la FORSAT a arraché ce sursis grâce à l’intervention menaçante de ses collègues policiers.
C’est une scène pour le moins inhabituelle qui s’est produite vendredi à la maison centrale d’arrêt de Bamako. Incarcéré avec quelques collègues dans le cadre de l’enquête sur la répression des manifestations anti-IBK du 10, 11 et 12 juillet 2020, le commandant de la Force spéciale antiterroriste (FORSAT) Oumar Samaké a été relâché après seulement quelques heures. La cause ? Une forte mobilisation de policiers armés qui ont exigé sa libération immédiate.
?? Déstabilisation au Mali :
— Le Moroccan Post ?? (Afrique) (@LeMoroccanpost) September 4, 2021
?Le commandant de la Forsat Oumar Samaké, brièvement incarcéré par un juge d'instruction dans le cadre des tueries des 10, 11 et 12 juillet 2020, a été libéré après une manifestation de policiers à Bamako.
#Mali #Bamako #Goita pic.twitter.com/cfoQqqrVg4
Les chefs d’accusation énumérés par Dembo Macina, juge d’instruction du tribunal de grande instance de la Commune III, sont pourtant graves. Coups et blessures volontaires aggravés, coups mortels, meurtres et complicité de meurtre auraient été commis par le commissaire divisionnaire. Un rapport établi fin 2020 par la Minusma faisait état de 18 morts et de plus 150 blessés du fait de la FORSAT, mais aussi de la gendarmerie et de la police.
?#Mali?? #FORSAT
— COLONEL D1@8Y ?? (@d1a8y) September 4, 2021
Voici le juge #MACINA Dembo du #1er cabinet d'instruction du #tribunal de Grande #Instance de la #commune III de Bamako, l´homme qui a #osé vouloir rendre #justice aux innocents #massacrés les 10-11 et 12 #juillet 2020 ?????????????????? pic.twitter.com/ja5kwGC9Ij
Néanmoins, cette dernière, sans contester les résultats de l’enquête, la qualifie de partiale. L’adjudant Aboubacar Keita a notamment indexé le ministère de la Sécurité, où il faudrait selon lui, chercher les commanditaires et véritables coupables des massacres, la police n’étant qu’un instrument et un bouc émissaire dans l’affaire. Représentant les syndicats de la police, le sergent Boubacar Amara a quant à lui remercié les autorités pour ce « dénouement heureux », avant d’annoncer leur intention de faire libérer d’autres policiers.
#Mali Après un ultimatum de 48 heures lance au ministre de la sécurité : La synergie des syndicats de la police nationale dépose un préavis de grève de 72 heures ..https://t.co/Qeaz3WPOYh pic.twitter.com/cF7cH39xXB
— aBamako (@aBamako) April 30, 2021
« Trop, c'est trop. La police a vraiment subi ces derniers temps. Nous sommes restés observateurs de la loi. On ne va plus l'accepter. » a-t-il déclaré. Selon des sources du ministère de la Justice reprises par l’ORTM, la décision de libérer Oumar Samaké a été prise dans le souci de préserver la fragile paix retrouvée dans la capitale depuis quelque temps.
Reste à voir quelle suite sera donnée au dossier, et quels nouveaux coupables seront désignés dans les semaines à venir.
Feriol Bewa
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