(INITIATIVE POUR L’EMERGENCE DE MADAGASCAR) - Le nouveau Laboratoire d’Analyses Médicales Malagasy (LA2M) a été inauguré le 23 juin dernier. Le centre apportera des capacités décisives dans la détection et la prévention des épidémies. A quelques jours de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance de Madagascar, cette construction symbolisait la projection de Madagascar vers la modernisation.
Preuve que Madagascar ne manque pas tant de savoir-faire que de volonté politique, l’inauguration de LA2M, par le Président Andry Rajoelina, est autant un tournant dans la gestion de la pandémie de Covid-19 que dans la prévention en générale des épidémies qui touchent la Grande-Ile (Peste, Choléra, Tuberculose, paludisme, VIH…). Relevant du 5éme Velinaro, il s’agit d’une avancée notable dans l’amélioration du système de santé Malgache et par voie de conséquence du bien-être de ses citoyens. Une volonté de modernité encore rappelée par le président lors de son discours à l’occasion de la commémoration de l’indépendance le 26 juin : « J’ai confiance dans le fait que nous allons vaincre tous les ennemis. Nous allons vaincre toutes les maladies, la peur, les divisions, et plus encore, vaincre la pauvreté. »
Un laboratoire de pointe
Concrètement le nouveau laboratoire va permettre d’augmenter significativement les capacités de dépistage des patients. Equipé de hautes-technologies aux normes internationales (QuantSTudio7), le laboratoire pourra effectuer 760 dépistages de Covid-19 par jour. Combiné aux autres laboratoires présents, c’est environ 1000 dépistages journaliers qui pourront être prodigué. Détecter une maladie de nature épidémique de manière précoce est fondamental pour maximiser les effets d’un traitement et endiguer la propagation sans pour autant confiner indéfiniment une population. Cette inauguration n’est d’ailleurs pas passée inaperçus à l’international et l’OMS était présente, en la personne du Docteur Charlotte Ndiaye, pour inaugurer ce jalon vers une nouvelle santé malagasy : « L’arrivée de ce laboratoire va vraiment changer la dynamique (…). Nous avons aujourd’hui un laboratoire national qui va permettre d’augmenter la capacité de tests (…). Il s’agit de pouvoir dépister, isoler, et ainsi arrêter la chaine de transmission.»
Le système de Santé malagasy sur le chemin de l’autonomie
Cette inauguration est l’épiphénomène de l’activisme gouvernemental sur les questions de santé ces derniers mois. En effet, la santé est un des axes forts du plan de relance du secteur privé proposé à la mi-juin. D’un budget de plus de $270 millions, le plan de relance consacrera une large part de ses crédits à la dotation de Madagascar en infrastructures modernes dont la construction d’hôpitaux et de centre de soins sur tout le territoire. Car au-delà de la relance économique, il s’agit pour le président d’exploiter la crise actuelle afin de faire franchir un nouveau cap à Madagascar : celui de l’autonomie, aussi bien sanitaire qu’alimentaire.
Plus qu’une autonomie, c’est vers la reconnaissance internationale de la particularité de sa médecine que Madagascar pourrait s’acheminer. Déjà reconnue internationalement pour sa science des plantes via l’Institut malgache de recherches appliquées (IMRA), la Grande-Ile s’est faite remarquée pour avoir découvert, grâce à l’IMRA, un remède au Covid-19 à base d’Artemisia : une plante présente massivement sur l’Ile. Si le coup de projecteur a permis à certains professionnels de santé de critiquer le tambavy nommé Covidorganic (CVO), les récentes recherches de l’Institut Max Planck de Potsdam, et le succès du remède en Afrique, vont à présent dans le sens de l’IMRA. Cette réussite est une chance historique pour Madagascar de faire valoir la richesse et l’originalité de ses savoir-faire médicinaux et phytosanitaires. L’essai est d’ailleurs en cours de transformation car le Président Rajoelina vient d’annoncer qu’un partenariat avec la société pharmaceutique française Bionexx venait d’être lancé afin de lancer une production industrielle nationale d’Artémisinine, principe actif de l’Artémisia. Ainsi dans un futur proche, Madagascar devrait devenir le premier producteur africain de médicaments à base d’Artémisia : un incontournable aujourd’hui dans le traitement de ce fléau qu’est le paludisme.
Tous ces savoirs-faires n’attendent que leur écrin physique pour pouvoir s’exprimer avec des moyens et de la crédibilité. Une aspiration que semble avoir compris le président Andry Rajoelina et qui nous le prouve par l’inauguration du LA2M : la première étape vers la constitution définitive d’un véritable système de soin. A la veille du 60éme anniversaire de l’indépendance, la pose de ce premier jalon vers l’autonomie sanitaire de la Grand-Ile résonnait comme une mélopée optimiste.
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