(Agence Ecofin) - Les progrès réalisés en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs en Afrique, ces dernières années, ont été mis à mal par la COVID-19. Afin de permettre à la jeunesse de réaliser pleinement son potentiel, des initiatives sont menées par les dirigeants du continent et leurs partenaires.
L’Union européenne (UE) investira 63,8 millions $ dans un programme destiné à améliorer la santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR) en Afrique. L’annonce a été faite ce jeudi 15 décembre sur le site web de la Commission européenne.
Ce projet, dont la mise en œuvre se fera en partenariat avec les dirigeants africains, vise à renforcer le soutien et la transparence pour garantir la satisfaction des besoins en matière de SDSR. Plus concrètement, il s’agit de promouvoir les informations sur la santé et les droits sexuels et reproductifs, ainsi que les biens et services. Le projet a aussi pour objectif d’accélérer les progrès sur les questions clés telles que le planning familial, la lutte contre la violence sexiste, les pratiques néfastes, la mortalité maternelle, ainsi que la santé et le bien-être sexuels. Il ciblera prioritairement les adolescentes et les jeunes femmes.
Pour parvenir à ces résultats, le programme s’appuiera sur des aspects spécifiques. Il s’agira de renforcer la mise en œuvre des engagements continentaux et régionaux en matière de SDSR dans le secteur de la santé et de l'éducation, d’améliorer la disponibilité, l'accessibilité financière et l'acceptabilité des produits SDSR de qualité pour tous, en particulier pour les femmes et les filles. Le financement dudit programme s’étendra sur une période de cinq ans, à partir de 2023.
« L'initiative rassemble sous une même logique les programmes SDSR, régionaux et nationaux, nouveaux et en cours, dont elle renforcera la coordination, augmentant ainsi leur impact et contribuant à l'efficacité du développement », explique la note d’information.
Selon l’organisation Solthis, en Afrique centrale et de l'Ouest, seulement 14,7% des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ou leurs partenaires sexuels utilisent au moins une méthode de contraception. Par conséquent, la région compte la plus forte proportion d'adolescentes donnant naissance avant l'âge de 18 ans, avec un taux de 33%. D’autre part, Solthis estime que l’accès à la contraception pour les adolescents pourrait éviter 2,7 millions de grossesses non consensuelles par an en Afrique subsaharienne.
Notons que le projet a été élaboré par la Commission européenne, les États membres de l'UE et les trois communautés économiques régionales africaines, notamment, la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), en collaboration avec l'Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS).
Jean-Marc Gogbeu
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.