(Agence Ecofin) - Au Zimbabwe, non seulement le paludisme a plus tué que la Covid-19, à cette date, mais, nourri par des effets indirects de la pandémie, le parasite a connu une recrudescence significative, au point d'inverser en partie les progrès de ces dernières années.
A cette date, la Covid-19 a officiellement tué 291 personnes au Zimbabwe, contre 393 personnes décédées des suites du paludisme (à la mi-novembre), un chiffre en hausse de plus de 50% par rapport aux 257 décès recensés l’an dernier (et 183 en 2018), selon les derniers chiffres du Programme zimbabwéen de lutte contre le paludisme, et relayés par des médias locaux.
Plus encore, les cas de paludisme ont mécaniquement augmenté de 58%, passant de 242 951 cas en 2019 à 384 956 cette année, ce qui inverse les progrès réalisés par ce pays d'Afrique australe ces dernières années, en matière d'élimination de la maladie tropicale.
A Harare, la “première” vague de Covid avait ainsi coïncidé avec la saison du paludisme (de novembre à fin-mai). D’un point de vue sanitaire, le pays a donc dû combattre sur deux fronts, dans un contexte de fermeture de frontières, et d’économie au ralenti, du fait des nombreuses restrictions nationales et internationales. Outre de perturber les flux économiques, affectant surtout les couches les plus défavorisées, le virus a plus ou moins fait le lit du parasite, en accentuant des pressions déjà notables, sur un système sanitaire mis à rude épreuve. Cela aura notamment été marqué par une grève du personnel médical, qui réclamait alors de meilleurs équipements et indemnités, face à la pandémie.
Du reste, avec la prochaine saison du paludisme, qui a commencé, les experts s’attendent à une hausse des cas, et donc des décès, en raison de l'absence de solutions immédiates mises en place.
Ayi Renaud Dossavi
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.