Les négociants augmentent leurs achats de riz indien sur fond de crainte de restrictions commerciales

(Agence Ecofin) - Le riz est avec le maïs et le blé, l’une des céréales les plus consommées dans le monde. Si elle tient une place importante dans les régimes alimentaires de près de la moitié de l’humanité, la quantité échangée sur les marchés est la plus faible parmi les céréales majeures.

Paniqués par la vague de restrictions commerciales déjà prises par l’Inde sur le blé et le sucre, de nombreux négociants s’activent actuellement pour lancer les commandes de riz depuis le pays asiatique. D’après les données relayées par Reuters, des contrats d’expédition de 1 million de tonnes de riz indien ont été signés sur les 15 derniers jours pour la période allant de juin à septembre.

Les contrats ont été adossés pour la plupart à des lettres de crédit pour garantir que les cargaisons seront livrées comme convenu même en cas de perturbation du commerce de la denrée. 

Cette démarche intervient alors que les autorités ont annoncé il y a deux semaines que le pays ne comptait pas imposer de restrictions sur les ventes de riz avec des stocks suffisants aussi bien pour l’export que pour la consommation domestique. Le pays qui compte pour 40 % du commerce de la céréale a déjà expédié entre avril 2021 et mars 2022, 21,2 millions de tonnes de riz, un niveau record.

Plus globalement, il faut noter que l’attrait des négociants pour la céréale indienne s’explique par son faible prix sur le marché comparativement à l’offre du Vietnam et celle de la Thaïlande, respectivement deuxième et troisième exportateurs mondiaux. Le prix FOB de la tonne de riz blanc indien à 5 % de brisures coûte ainsi entre 330 et 340 $ contre 455 à 460 $ pour la Thaïlande et 420 à 425 $ pour le Vietnam selon les négociants.  

Ce mouvement de ruée vers l’Inde s’il se renforce dans les prochains mois pourrait réduire la disponibilité pour d’autres acheteurs. Cette éventualité pousse de nombreux observateurs à appeler plusieurs pays africains à être proactifs afin de sécuriser leurs approvisionnements depuis le pays asiatique avant que la fièvre ne s’empare aussi du marché de riz et ne fasse grimper les prix. 

Parmi les nations particulièrement concernées, figurent le Bénin, le Sénégal, le Cameroun et le Togo qui comptent parmi le top 10 mondial des acheteurs de riz non basmati d’Inde et aussi la Côte d’Ivoire et le Nigeria, les deux principaux importateurs africains de la céréale.

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