(Agence Ecofin) - Les relations entre les autorités algériennes et les médias exerçant dans le pays ne sont pas des plus cordiales. Ces dernières semaines, de nombreuses chaînes de télévision ont déjà fait l’objet de suspension ou de fermeture. La situation ne semble pas aller en s’améliorant.
Les autorités algériennes sont déterminées à assainir l’écosystème des médias dans le pays. En effet, le ministère de la Communication et l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) ont annoncé, le lundi 23 aout, dans deux communiqués conjoints, la suspension des chaînes généralistes El Djazairia One et El Bilad TV. La première est définitivement fermée, avec effet immédiat, tandis que la seconde écope d’une suspension temporaire d’une semaine.
Selon le communiqué, il est reproché à El Djazairia One le « non-respect des exigences de l’ordre public » ainsi que la violation par l’un de ses actionnaires de la loi sur l’audiovisuel en vigueur, qui interdit à un associé l’acquisition d’actions dans plus d’une chaîne à la fois. A cela, s’ajoute l’émission par la justice algérienne de mandats d’arrêt à l’encontre des deux frères propriétaires de la chaîne pour « infraction à la législation et à la réglementation de change et mouvements de capitaux depuis et vers l'Algérie, d'une part, blanchiment d'argent, d'autre part ».
Quant à El Bilad TV, sa sentence prend effet à partir de ce mardi 24 aout, avec le retrait de son accréditation. Les motifs de cette suspension sont liés au « non-respect des recommandations liées à la protection des enfants mineurs lors de la diffusion de ses programmes », ainsi qu’un manquement flagrant à ses engagements juridiques et moraux avec la diffusion répétée des extraits des images de l’assassinat du jeune artiste Djamel Bensmain.
La fermeture de ces deux chaînes n’est pas un cas isolé. Il s’agit là des troisième et quatrième suspensions d’un média en Algérie au cours des deux derniers mois. Il s’agit de Hayat TV, Lina TV et maintenant El Djazairia One et El Bilad TV. Notons également le retrait de l’accréditation à des chaînes étrangères survenu ces derniers mois, comme la chaîne saoudienne Al Arabiya et la chaîne française France 24.
A ce propos, l’ARAV rappelle aux différents médias du paysage audiovisuel algérien « qu’elle se réserve le droit de prendre toutes les mesures juridiques adéquates en cas de réédition de ces dépassements ».
Cette situation illustre parfaitement le flou juridique et la situation précaire dans lesquels se trouvent les médias en Algérie. Cependant, le ministère de la Communication a mis en place une initiative pour l’élaboration de nouvelles lois devant faciliter la régulation des médias dans le pays.
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