(Agence Ecofin) - En Egypte, les publications sur internet jugées inappropriées font souvent l’objet de peines pénales. Souhaitant obliger les réseaux sociaux à adapter le contenu aux mœurs locales, les autorités travaillent sur une réglementation visant à astreindre ces plateformes à l’obtention d’une licence pour mieux les réguler.
En Egypte, le conseil suprême de régulation des médias travaille sur une loi une qui obligera les réseaux sociaux à obtenir une licence pour être autorisés sur les terminaux mobiles locaux. L’information a été rendue publique par Karam Gabr, le chef du Conseil suprême de régulation des médias, qui s’exprimait le 22 janvier devant le parlement.
« Cette nouvelle procédure législative et juridique vise à protéger nos enfants et nos citoyens des idées dangereuses que ces plateformes propagent », a-t-il déclaré après un appel des sénateurs à imposer des contrôles sur les réseaux sociaux. « Les idées et les pensées que ces plateformes véhiculent, notamment TikTok, sont très destructrices pour notre société, nos enfants et nos citoyens », a par exemple déclaré le sénateur Mohamed Emar, qui a même demandé que le gouvernement interdise le réseau social chinois en Égypte.
« Le Conseil est en train de rédiger une nouvelle législation qui rendra obligatoire l'obtention d'une licence légale préalable pour toute plateforme afin d'avoir accès aux utilisateurs de téléphones mobiles », a assuré le chef du conseil suprême de régulation des médias, dont « l'objectif est de s'opposer aux idées destructrices que ces plateformes diffusent ».
Il y a quelques semaines, le procès d’une TikTokeuse locale avait fait la une des médias locaux. Haneen Hossam avait été condamnée à dix ans de prison et 10 000 euros d’amende pour avoir publié, en plein confinement en 2020, une vidéo où elle invitait les filles ne trouvant pas de travail à publier des vidéos en ligne pour gagner de l’argent. Après 21 mois passés en prison suite à une accusation de proxénétisme et de traite d’humains, sa peine a été réduite à 3 ans de prison.
Karam Gabr a également laissé entendre que les autorités souhaitent également réguler les jeux vidéo accessibles en Egypte. « Certains jeux améliorent l'intelligence, tandis que d'autres encouragent la violence, l'extrémisme, l'homosexualité et ce sont ceux-là que nous devons affronter pour protéger nos enfants et nos citoyens », a-t-il déclaré devant le Senat.
D’une manière globale, l’Egypte se montre plus dure envers tous les contenus considérés comme offensants pour les croyances locales. En septembre 2022, le pays avait laissé entendre que Netflix, Disney+ et Amazon Prime devraient censurer tous les contenus liés à l’homosexualité.
Servan Ahougnon
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