Le Niger prévoit de faire passer la production pétrolière nationale à 200 000 b/j, d’ici 2025 ou 2026

(Agence Ecofin) - Le Niger est un producteur marginal d’or noir avec 20 000 barils de pétrole produits par jour. Une production jugée insuffisante par les autorités de ce pays d'Afrique de l'Ouest, qui misent sur l'or noir pour développer l'économie nationale.

Au Niger, le ministre du Pétrole, Sani Mahamadou (photo), a indiqué, le mardi 12 avril, que le pays sahélien envisage de faire passer la production nationale d’or noir à 200 000 b/j, d'ici 2025 ou 2026, contre 20 000 b/j actuellement. Un objectif dont la concrétisation s’inscrit dans la stratégie du gouvernement visant à augmenter la part de revenu issu de l’exploitation pétrolière.

« D'ici 2025, le pétrole représentera au moins 25 % de notre PIB et près de 50 % des recettes publiques proviendront également de l'industrie pétrolière. Et cela représentera également près de 80 % de toutes nos exportations », a commenté le responsable, soulignant l’impact significatif qu’une telle hausse de

la production représenterait pour l’économie nigérienne.

Pour réaliser son ambition, le gouvernement nigérien mise, d’une part, sur le projet de construction, en cours, de l’oléoduc Niger-Bénin. L’infrastructure, qui aura à terme une capacité de près de 150 000 b/j, permettra au Niger d’accroître de façon significative sa production dès l’année prochaine. 

« Lorsque l'oléoduc sera achevé l'année prochaine, notre production passera à 110 000 barils par jour. 20 000 barils seront toujours raffinés localement, et 90 000 barils seront acheminés par l'oléoduc jusqu'au Bénin », a indiqué le ministre.

D’autre part, le gouvernement compte encourager l’exploration pétrolière et gazière dans le pays. C’est dans cette optique qu’un accord de partage de production sur le pétrole du bloc Kafra, situé à la frontière avec l’Algérie, a été signé avec Sonatrach, en février dernier.

Parallèlement, le Niger compte renforcer ses investissements dans les énergies vertes avec pour cible, un mix énergétique constitué de 30 % d’énergies renouvelables, à l’horizon de 2030. Une stratégie qui vise à intégrer l’impact significatif futur du pétrole dans l’économie nationale, tout en contribuant à limiter la pauvreté énergétique du pays de l'ordre de 80 %, selon les données de la Banque Mondiale.

D’après le ministre, l’objectif est de faire du Niger, un hub régional d’exportation de l’énergie électrique dans le futur. Fin février 2022, l'État nigérien a conclu un deal avec le fournisseur allemand de solutions énergétiques, Emerging Energy Corporation (EEC), pour développer des projets commerciaux d’hydrogène vert dans le pays.

Abdel-Latif Boureima

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