(Agence Ecofin) - Au Nigeria, le principal challenger du président sortant Muhammadu Buhari a annoncé son intention de réorganiser la Banque centrale. Selon Atiku Abubakar (photo), il faudrait séparer les fonctions de supervision de la banque, de celles liées à la politique monétaire. « Les banquiers s’opposent souvent quand ils se retrouvent dans la peau de régulateurs.», a déclaré Osita Chidoka, porte-parole du candidat. « La banque centrale est en haut de la liste des institutions que nous entendons réformer. Nous allons nous assurer qu’elle reflète les dynamiques économiques actuelles de notre pays.», a-t-il poursuivi au micro de Reuters.
Pour Atiku Abubakar, le gouverneur central actuel, Godwin Emefiele, n’est pas qualifié pour continuer à diriger l’institution. « Il n’était pas indépendant.», a commenté M. Chidoka. Cette déclaration vient rappeler l’alignement en 2015, de Godwin Emefiele sur les positions de Muhammadu Buhari, alors opposé à toute flottaison de la monnaie alors que la chute des cours du pétrole avait affecté celle-ci.
Cette décision avait poussé les investisseurs à limiter leur exposition aux actifs nigérians, jadis prisés sur les marchés. Atiku Abubakar envisage lui, de laisser flotter partiellement la monnaie. « Le Nigeria ne peut se permettre de maintenir le naira à 305 pour 1 dollar, alors que dans la rue, le dollar s’échange à 360 nairas. », a-t-il estimé.
Pour remplacer M. Emefiele, le profil recherché par le candidat sera « un économiste, et un esprit tourné vers le développement. Il ne faut pas nécessairement un banquier mais quelqu’un qui envisage l’économie de façon holistique ».
Mais avant de mettre en œuvre ces réformes, il restera encore à Atiku Abubakar à se défaire du président Buhari lors de l’élection prévue pour le 16 février prochain.
Aaron Akinocho
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