(Agence Ecofin) - La France, la Turquie, les Etats-Unis, l’Italie, la Chine et la Russie se sont engagés ce week-end à renoncer à toute « interférence » dans le conflit libyen. Une déclaration faite lors du sommet de Berlin du 19 janvier réunissant plusieurs responsables d’institutions et chefs d’Etat impliqués dans la guerre civile libyenne.
A l’issue de la rencontre qui a connu la présence de Vladimir Poutine, Recep Tayyip Erdogan et Abdel Fattah al-Sissi aux côtés d’Emmanuel Macron et Angela Merkel, les pays participants ont appelé à « un cessez-le-feu permanent » sur le terrain. Cette nouvelle déclaration intervient après l’annonce faite jeudi dernier par Recep Tayyip Erdogan, de l’envoi de troupes turques en Libye, quelques jours seulement après la validation par le Parlement turc d’une proposition de loi autorisant le déploiement de soldats dans le pays maghrébin.
Malgré de nombreuses trêves conclues, les hostilités se poursuivent entre les différentes parties revendiquant le pouvoir en Libye, depuis la chute du président Mouammar Kadhafi en 2011. Pour de nombreux observateurs, ce conflit est aggravé par l’afflux d’armes dans le pays malgré un embargo imposé depuis plusieurs années, et par les soupçons d’ingérence qui pèsent sur certaines puissances étrangères. La Russie est notamment accusée d’avoir envoyé plusieurs mercenaires sur le théâtre libyen aux côtés de l’Armée nationale libyenne (ANL).
Convenant qu’il n’existait pas de solution militaire efficace à la résolution du conflit libyen, les pays participants au sommet de Berlin se sont engagés à respecter l’embargo et à mettre en place des mesures pour s’assurer que cette mesure « soit plus strictement contrôlée qu’avant ».
Alors qu’ils étaient présents dans la capitale allemande dimanche sans participer au sommet, les deux principaux protagonistes actuels du conflit libyen à savoir : le président Fayez el-Sarraj (soutenu par la Turquie), et le maréchal Khalifa Haftar (soutenu par la Russie et l’Egypte), n’ont pas souhaité se rencontrer. « La conférence a été très utile (...), mais il est clair qu'on n'a pas réussi pour l'instant à lancer un dialogue sérieux et stable », a à cet effet déclaré Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères. Néanmoins, une rencontre devrait bientôt être organisée entre les représentants des deux belligérants pour trouver une solution de sortie de crise.
Moutiou Adjibi Nourou
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