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Point de vue

«Lorsqu’il y a une campagne de dénigrement, il faut chercher à qui elle profite!»

«Lorsqu’il y a une campagne de dénigrement, il faut chercher à qui elle profite!»
  • mercredi, 12 mars 2014 10:46

Mis en cause par une partie de la presse africaine, sénégalaise en particulier, concernant la percée fulgurante de sa société sur le marché africain de la communication événementielle, Richard Attias a accepté de répondre aux questions quelque peu directes de l’agence Ecofin.

 

Agence Ecofin : Après le brouhaha provoqué par votre contrat sur la Francophonie, la presse sénégalaise, emmenée par DakarActu, vous attribue un second contrat, négocié de gré à gré, pour la promotion du Plan Sénégal émergent. Que répondez-vous ?

Richard Attias : Comme vous l’avez peut-être lu ce matin chez l’un de vos confrères (Les Afriques NDLR), nous ne sommes en rien concernés par cette affaire. C’est une autre entreprise qui a signé le contrat évoqué. Il faut vraiment que chacun prenne ses responsabilités, y compris ceux qui ont le pouvoir d’écrire dans les médias. On ne peut pas laisser dire tout et n’importe quoi dans les médias, sans mesurer les dégâts collatéraux que peuvent provoquer des informations fausses, dans le monde entier.

Nous savons parfaitement que ce que vous appelez le « brouhaha sur la Francophonie » a été alimenté par des concurrents qui ont été déboutés. Car ce qu’on a appelé « un marché attribué de gré à gré » a été, en réalité attribué, après qu’il y ait eu une consultation entre différentes agences professionnelles reconnues sur la place, tant au Sénégal qu’à Paris. 

 

AE : Pouvez-vous nous dire avec quelles agences vous étiez en concurrence sur ce dossier ?

RA : Non, c’est au Sénégalais de le dire. Je n’ai pas l’habitude de faire de la délation. Je respecte la confidentialité des affaires. Si les médias font leur travail, ils trouveront eux mêmes l’information. Vous savez, lorsqu’il y a une campagne de dénigrement, il faut toujours se demander à qui elle profite… Creusez, vous finirez par trouver.

 

AE : Sur quels critères avez-vous remporté ce marché de la Francophonie ?

RA : Si les autorités sénégalaises nous ont sélectionnés pour les accompagner dans un projet aussi complexe, c’est parce que nous avons fait la preuve de notre savoir-faire et que nous avons certaines références qui justifient ce choix.

 

AE : Alors ne serait-il pas plus simple, pour les autorités sénégalaises, de dire clairement, comme dans d’autres secteurs d’activité telles que la gestion portuaire ou les licences minières, qui était en concours et qui a gagné, plutôt que de laisser courir les rumeurs ?

RA : Ce sont certains médias qui faussent l’information. Si on pose les bonnes questions aux bonnes personnes, on obtient les bonnes réponses.

Ceci dit, dans les secteurs que vous citez, il y a aussi des marchés qui s’attribuent de gré à gré, lorsque l’on estime que l’on a le meilleur interlocuteur possible ou que la procédure est urgente…

Mais en l’occurrence, lorsque l’on parle d’organiser un Sommet en moins de quelques mois, d’une immense complexité, dans une ville dont il faut bien connaître les infrastructures, d’accueillir 70 chefs d’Etats, de mettre en place la centrale de réservation, de gérer l’exploitation d’un Palais des Congrès qui n’est pas encore sorti de terre, etc., c’est une mission très difficile et il y a très peu d’acteurs dans le monde qui soient compétents. Nous maitrisons tous ces paramètres et c’est sans doute ce critère qui a prévalu.

 

AE : Puisqu’on évoque les araignées qui restent en suspens dans la presse sénégalaise, que répondez-vous concernant les soupçons de mauvaise gestion du dossier de la Conférence de l’OCI à Dakar en 2008 ?

RA : Là aussi certains médias sénégalais ont nagé en plein délire, et même en diffamation totale, puisque l’OCI s’est fait dans le cadre d’un appel d’offres que nous avons gagné en totale transparence avec beaucoup d’audits des comptes. Nous n’avons, ni de près, ni de loin, été interrogés, ni même sollicités sur quelques malversation que ce soit. Nous n’avons aucune implication dans la location des bateaux dont j’ai pu lire ça et là qu’ils avaient été affrétés pour héberger des participants. Et je suis très fier de ce que nos équipes ont accompli sur un dossier très complexe, très difficile.

 

AE : Qu’est-ce qui justifierait selon vous cette désinformation ?

RA : Il y a deux raisons à la désinformation. Parfois il s’agit simplement d’un manque de rigueur de la part de journalistes qui racontent tout et n’importe quoi, sans rien vérifier. Parfois, la désinformation est mal intentionnée.

 

AE : Pensez-vous qu’il y ait une hostilité particulière à votre égard ?

RA : Je ne me pose pas cette question. Je suis très attaché à mon métier et je suis vigilant sur la confiance que me font mes clients. C’est tout ce qui compte.

 

AE : Reconnaissez vous que le marché de la communication en Afrique est pour le moins opaque ?

RA : C’est un marché qui, comme les autres en Afrique, est en train de se professionnaliser. Regardez par exemple, les Assemblées de la BAD (Banque africaine de développement, NDLR). Il y a eu un appel d’offres. Nous avons eu le temps pour répondre. Il y a eu plusieurs candidatures. Nous avons été retenus dans le cadre de critères très précis. Donc, il ne faut pas généraliser.

 

AE : Dans ce cas précis, en effet, mais sur bien d’autres dossiers comme, par exemple, Investir en Côte d’Ivoire, ou bien sur des budgets de communication attribués à la fille, la cousine ou la sœur de chefs d’Etat, on ne peut pas vraiment parler de transparence…

RA : Ça évolue dans le bon sens car le secteur se professionnalise. Mais il faut que chacun prenne ses responsabilités sur ses véritables compétences et son cœur de métier. Je pense que vous savez à quoi je fais allusion. Il faut éviter les conflits d’intérêts et je crois que les gouvernements sont de plus en plus sensibles à la nécessité de ne pas tout mélanger et, surtout, de distinguer les vraies compétences des uns et des autres. L’Afrique a été trop longtemps polluée par des histoires de publi-reportages vendus par des armadas d’individus sans éthique. Ce temps est révolu, les choses sont en train de changer. Les business-models doivent être réinventés.

 

AE : Comprenez vous le ressentiment de certains acteurs africains des médias ou de la communication qui voient les principaux marchés leur échapper sans cesse au profit de sociétés étrangères ?

RA : Je suis moi-même un Africain du Nord. J’ai lancé mon entreprise il y a 20 ans avec 5000 francs français en poche. Je me suis battu pour gagner des marchés. Je souhaite que tous les professionnels frustrés auxquels vous faites allusion se battent avec la même énergie et, d’ailleurs, nous les aiderons. Nous avons déjà réalisé énormément de transferts de connaissance et de technologie. Par exemple, nous avons largement contribué à développer à Marrakech un vrai marché de la communication événementielle. Il n’y avait à l’époque qu’une nébuleuse de petites agences. Elles ont grandi, elles ont appris à nos côtés, elles ont acquis du professionnalisme. Aujourd’hui, nous invitons les entreprises africaines de communication à relever ce même défi avec nous. Il n’y a pas un projet que nous organisons en Afrique, au Gabon, au Congo ou ailleurs, où nous n’avons pas intégré dans nos équipes un grand nombre de professionnels locaux. 70% de ce que nous produisons revient à l’économie locale.

 

AE : A propos du Gabon, où en est le fonds Train My Generation ?

RA : Il est en ce moment entre les mains des chefs d’Etats de la région CEMAC. C’est un processus beaucoup plus long et complexe que ce que nous avions imaginé, d’autant plus que cette région, comme vous le savez, a d’autres priorités, avec les problèmes de la Centrafrique. Il y a tout un circuit administratif à parcourir avant que les fonds de chaque pays ne soient libérés. Ceci fait, le secteur privé répondra et nous pourrons mettre ce projet en œuvre. Quoi qu’il en soit, je pense que ça se fera en 2014.

 Propos recueillis par Dominique Flaux

 
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