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Pétrole : le Nigeria peine à écouler sa cargaison sur le marché international

  • Date de création: 29 mars 2023 15:57

(Agence Ecofin) - Le Nigeria qui a activement travaillé à relancer sa production de brut ces derniers mois, pourrait devoir ralentir son élan, en raison de la situation du marché.

Au Nigeria, la production de pétrole brut peine à trouver preneur. C’est ce que révèlent des informations dimanche 26 mars par plusieurs sources spécialisées dans le marché des hydrocarbures ouest-africain.

Alors que le mois de mars tire à sa fin, au moins 20 à 25 cargaisons de brut nigérian destinées à être expédiées le mois prochain, et représentant chacune environ un million de barils de brut, n’ont toujours pas trouvé d’acquéreurs.

Une situation inhabituelle dont les raisons tiennent essentiellement aux grèves dans le secteur du raffinage en France, dans un contexte de contestations relatives à la réforme des retraites qui affecte au moins 80 % des capacités de raffinage du pays.

En effet, le marché français constitue l’une des principales destinations de la production d’or noir du Nigeria. Une analyse des données de suivi des flux pétroliers indique ainsi qu’en 2022, la France a absorbé en moyenne 110 000 b/j de pétrole produits au Nigeria. D’après le fournisseur de données Wood Mackenzie, cette demande française a baissé de moitié en mars du fait de la recrudescence des contestations.

Par ailleurs, des travaux de maintenance périodique de raffineries engagées à travers le vieux continent, expliquent également, entre autres, les difficultés qu’éprouve le Nigeria à écouler sa production pétrolière. C’est notamment le cas de la Néerlandaise de Pernis, la plus importante d’Europe, celle de San Roque en Espagne ou encore de l’unité italienne de Sarroch.

Pour Viktor Katona, analyste principal du pétrole brut chez Kpler, la diminution des ventes du brut nigérian est « une combinaison de coûts de fret plus élevés, d’une disponibilité moindre des pétroliers, en particulier vers l’Europe, et d’une demande globale plus faible pour le light sweet d’Afrique de l’Ouest alors que le brut d’autres régions inonde les marchés ».

Dans ce contexte, ajoute l’expert, le Nigeria risque de faire face à une inadéquation de son offre par rapport à la demande réelle du marché en avril et en mai prochains.

Abdel-Latif Boureima 

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