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Ouganda : le Parlement dénonce une tentative de l’Union européenne de bloquer la monétisation de l’or noir

  • Date de création: 19 septembre 2022 14:21

(Agence Ecofin) - L’Union européenne a adopté il y a quelques jours une résolution qui condamne et appelle à suspendre la mise en œuvre du projet EACOP, jugé nuisible pour l’écosystème et les communautés des territoires hôtes.

En Ouganda, le pouvoir législatif est monté au créneau pour fustiger une motion, adoptée jeudi 15 septembre par le Parlement de l’Union européenne, condamnant l’opérateur TotalEnergies et l’appelant à suspendre, pour des raisons environnementales, l’installation du pipeline EACOP prévu dans le cadre de l’exploitation des ressources pétrolières de la région du lac Albert.

Selon Thomas Tayebwa, vice-président de l’Assemblée nationale ougandaise, ce texte nie la souveraineté de l’Ouganda et de la Tanzanie, parties prenantes du projet qui comptent sur la monétisation du pétrole pour soutenir la croissance de leurs économies respectives.

C’est en plus, dénonce le parlementaire, un « sabotage économique », provenant d’une Communauté qui reste dépendante des sources d’énergies fossiles dont elle s’est garanti des réserves dans le contexte du conflit entre la Russie et l’Ukraine.

« Cette résolution est déplorable, car la majorité des personnes qui l’ont voté n’ont aucune idée des réalités de l’Afrique. Ils ne veulent donc pas que le continent développe ses ressources naturelles, alors que c’est le seul moyen de résoudre certains de nos problèmes. Si nous ne leur offrons pas des opportunités comme le gaz (LPG), qui le fera ? », a souligné le ministre ougandais chargé des Relations internationales, Henry Okello-Oryem.

Notons que cette nouvelle évolution dans le dossier EACOP intervient quelques jours après que la Banque islamique de développement (BID) a annoncé sa décision d’investir 100 millions de dollars pour soutenir la construction de l’infrastructure. Ceci, malgré une vague de désistements des partenaires financiers initialement engagés sur le projet.

Fin mai, le Parlement a annoncé son engagement à soutenir l’exploitation pétrolière en Ouganda en dépit de la pression écologiste et des appels à abandonner le projet. Le président ougandais, Yoweri Museveni, s’inscrit dans la même logique.

« N’oublions pas que c’est TotalEnergies qui m’a convaincu de l’idée du gazoduc ; s’ils choisissent d’écouter le Parlement européen, nous trouverons quelqu’un d’autre avec qui travailler. Quoi qu’il en soit, notre pétrole sortira d’ici 2025 comme prévu », prévient le dirigeant.

Abdel-Latif Boureima

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