(Agence Ecofin) - La Chine ne cache pas sa volonté de dominer les cours mondiaux des matières premières. Le pays vient de donner la possibilité aux investisseurs étrangers de négocier les contrats sur l’huile de palme. Une démarche censée renforcer son poids dans la fixation des prix mondiaux de l’oléagineux.
L’exécutif chinois a donné le 22 décembre dernier, son feu vert à la négociation par des acteurs étrangers, des contrats à terme sur l’huile de palme à la Bourse de Dalian (DCE).
D’après les autorités, cette autorisation fait suite à la requête des investisseurs étrangers qui ne pouvaient pas y participer depuis 2007, année de l’ouverture desdits contrats sur la DCE. Plus globalement, la manœuvre vise à permettre au pays de peser sur le prix de la matière première dont le cours de référence mondial est négocié actuellement en ringgits sur le Bursa Malaysia Derivatives Exchange.
Un pari risqué
Selon les observateurs, ce projet ambitieux reste un défi pour l’Empire du Milieu. S’il est vrai que la Chine pèse de tout son poids sur le commerce mondial des matières premières agricoles, elle ne dispose pas d’atouts importants en ce qui concerne l’huile de palme.
Le pays est ainsi absent à l’échelle mondiale dans l’exportation de la matière première, ce qui limite considérablement son influence sur les prix contrairement à la Malaisie, second fournisseur mondial de l’oléagineux.
En outre, il reste peu probable que les contrats parviennent à attirer les négociants et spéculateurs étrangers en raison de l’inexistence de la production qui limite l’approvisionnement sur le marché physique.
D’après Reuters, de nombreux acteurs ont déjà mis en avant la volatilité des cours de l’huile libellés en yuan et les risques de change. Et si la Chine conserve tout de même un certain poids dans les échanges mondiaux en étant second importateur mondial de l’huile derrière l’Inde, cela pourrait être insuffisant pour bousculer les cours mondiaux.
Le pays est le 4e consommateur mondial d’huile de palme derrière l’Indonésie, l’Inde et l’Union européenne.
Espoir Olodo
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Meknès, Maroc.