(Agence Ecofin) - Autrefois premier producteur mondial d’or, l’Afrique du Sud a vu ses performances décliner depuis quelques décennies, en raison notamment de la difficulté à accéder à des mines toujours plus profondes. Quelques actifs permettent cependant au pays de continuer à jouer les premiers rôles en Afrique.
L’Afrique du Sud qui fait face à une baisse de la production nationale d’or ces dernières années, pourra encore compter sur la mine Mponeng pendant au moins deux décennies. Son propriétaire Harmony Gold a en effet annoncé le 28 février l’approbation d’un investissement de 7,9 milliards de rands (410 millions $) pour prolonger la durée de vie de la mine de sept ans à 20 ans, soit jusqu’en 2044.
Ce projet devrait ajouter 3,05 millions d’onces aux réserves de la mine, permettant la production annuelle de 260 000 onces d’or en moyenne à Mponeng. À titre de comparaison, la mine a livré 272 487 onces en 2023. À défaut d’aider l’Afrique du Sud à retrouver le statut de premier producteur africain d’or perdu depuis 2018, à part une exception en 2021, l’extension de la durée de Mponeng constitue l’une des rares éclaircies dans l’exploitation de l’or en Afrique du Sud, et plus largement dans le secteur minier local.
Longtemps premier producteur mondial d’or, le pays se retrouve désormais relégué hors du top 10, avec une production d’or de 84 tonnes en 2022, contre 605 tonnes en 1990. Parmi les facteurs qui ont contribué à ce déclin, on retrouve l’épuisement des réserves d’or et des mines toujours plus profondes, engendrant des coûts parfois prohibitifs. De même, le secteur minier dans son ensemble fait face à des contraintes logistiques et d’approvisionnement électrique depuis quelques années, problèmes qui affectent aussi les mineurs d’or.
Cette situation a incité plusieurs entreprises, historiquement actives dans l’exploitation aurifère en Afrique du Sud, à investir davantage dans d’autres juridictions minières en Afrique, en Australie et dans les Amériques, ou encore à quitter définitivement la nation arc-en-ciel. C’est le cas d’AngloGold Ashanti, ancien propriétaire de la mine Mponeng, qui a transféré en 2023 son siège social de Johannesburg à Londres, après avoir vendu son dernier actif dans le pays (Mponeng donc) en 2020.
Emiliano Tossou
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