(Agence Ecofin) - L’opérateur de téléphonie mobile Inwi a porté plainte contre Maroc Telecom. Le petit opérateur, troisième du marché marocain en termes d’abonnés, accuse son grand rival et opérateur historique de concurrence déloyale. Il réclame des dommages et intérêts de 5,7 milliards de dirhams (622 241 730 dollars US).
La solution judiciaire, Inwi s’est résigné à l’adopter au regard de l’échec de l’Autorité nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) à faire plier Maroc Telecom sur le dégroupage des infrastructures ADSL. Cette procédure technique, l’ANRT dirigée par Azzeddine El Mountassir Billah avait fixé les règles la régissant en juin 2014. Mais Maroc Telecom a toujours rechigné à les respecter, s’attirant au fil des ans, les foudres du régulateur télécoms.
L’insistance de l’ANRT pour le dégroupage avait d’ailleurs suscité des frictions avec Maroc Telecom. Lors de la présentation des résultats financiers du groupe le 23 février 2015, Abdeslam Ahizoune, le président du directoire de l’opérateur avait qualifié les actions de l’ANRT de « bizarres » et de nature à nuire à l’investissement dont le pays a encore besoin pour enrichir ses infrastructures.
Au début du mois d’octobre 2016, l’ANRT, bien décidée à instaurer une concurrence saine sur le marché télécoms local, avait accentué la pression sur Maroc Telecom concernant le dégroupage. Après un énième avertissement, l’organe de régulation avait annoncé des sanctions contre l’opérateur historique.
Mais le 25 octobre 2016, l’espoir né chez Inwi et Orange Maroc de voir le dégroupage se réaliser enfin grâce à la fermeté de l’ANRT s’était évanoui. Azzeddine El Mountassir Billah, patron du régulateur télécoms et fervent défenseur du dossier du dégroupage, avait été remplacé à la tête de l’organe public par Azelarab Hassibi. Depuis, le dégroupage est retombé aux oubliettes au grand mécontentement d’Inwi.
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