(Agence Ecofin) - Le marché télécoms ougandais sera légèrement plus clairsemé dès le 1er septembre 2021 avec le départ de l’un de ses acteurs, après 10 ans d’activité. Smart Telecom plie bagage après deux années difficiles. Ses parts de marché se sont érodées, son pouvoir financier a également pris un coup.
La société Sure Telecom, opérant en Ouganda sous la marque commerciale Smart Telecom, a annoncé la semaine dernière sa décision de mettre fin à ses activités dans le pays le 31 août. Elle a de ce fait invité ses consommateurs à profiter de la période transitoire qui leur est accordée pour migrer vers les réseaux concurrents. La société télécoms a indiqué que tout achat prépayé réalisé par un abonné et dont la validité court au-delà du 31 août lui sera remboursé pour la partie non encore utilisée.
Smart Telecom justifie la fin de son aventure ougandaise par « l’accroissement de défis opérationnels dû à la pandémie de coronavirus ». La société a vu ses parts de marché reculer dès 2019, lors de la survenue de la pandémie mondiale. Les restrictions de déplacement qui ont induit un accroissement de la concurrence sur le marché télécoms, ont largement profité aux grands opérateurs tels que MTN, Airtel, Uganda Telecom. Ils avaient la capacité financière suffisante pour investir dans le renforcement et l’extension de leur réseau pour répondre à la demande croissante des consommateurs à travers le pays.
Dans ce contexte, les parts de marché d’opérateurs télécoms de moindre envergure tels que Africell, Smile Telecoms ou encore Smart Telecom n’ont fait que reculer. La crise de Covid-19 a d’ailleurs également menacé la pérennité du groupe Smile Telecom et la survie de ses filiales, notamment celle d’Ouganda, en mars 2021. Cependant, le groupe panafricain a pu y échapper en avril grâce à l’obtention d’un refinancement de 51 millions USD et une restructuration de sa dette par ses actionnaires et partenaires financiers. Le groupe Africell dont les activités n’étaient pas particulièrement en danger a toutefois demandé et obtenu en juin dernier un prêt syndiqué de 105 millions USD pour renforcer ses filiales.
La sortie de Smart Telecom d’Ouganda vient certes réduire la liste des acteurs en compétition sur ce marché, mais ne réduira pas pour autant la forte concurrence qui y prévaut. Il est fort probable que le départ de Smart Telecom profite grandement à MTN et Airtel. Les deux opérateurs télécoms sont actuellement leader et deuxième du marché en termes de parts, ils ont une plus grande couverture réseau et sont plus enclins à introduire de nouvelles technologies mobiles sur le marché.
Muriel Edjo
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