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Melody TV part à la recherche de sonorités perdues d’Afrique francophone

  • Date de création: 06 juin 2019 11:40

(Agence Ecofin) - Au Discop, l’un des projets ayant attiré le plus d’attention est celui de Melody d’Afrique. Déclinaison consacrée à l’Afrique de Melody TV, dédiée à la variété française, la chaîne de télévision a pour objectif de diffuser les grands classiques de la musique africaine des années 60 à l’an 2000. Lancée en Afrique, depuis quelques semaines, la chaîne veut conquérir les mélomanes du continent. Jérôme Dutoit (photo), le directeur général de Melody d’Afrique a accepté de nous donner plus de détails sur le projet.

Agence Ecofin : Comment est née l’idée de la création de Melody d’Afrique ?

Jérôme Dutoit : Pour comprendre le projet Melody d’Afrique, il faut commencer par découvrir Melody TV. Il s’agit d’une chaine qui existe depuis maintenant 18 ans. Elle est dédiée aux légendes des musiques françaises et internationales, de la variété des années 60 à 90. Ce sont des moments magiques. On retrouve la nostalgie des premières chansons d’Edith Piaf, de Jacques Brel, jusqu’aux années 90 avec la pop et Michael Jackson. C’est une chaine de divertissement qui s’appuie sur la musique, les clips et les émissions de variété, les clips des années 80. Il faut rappeler qu’avant que les clips ne deviennent une mode, les artistes allaient jouent dans les émissions de variétés. Le succès de Melody TV en France est jusque-là phénoménal. Nous avons constaté qu’en Afrique, un continent sur lequel la musique a une place exceptionnelle, les chaînes de musique sont très tournées vers les tendances urbaines. Toutes les chaines TV ont un hitparade, une fois par semaine, mais malgré tout, les grands classiques de la musique africaine sont peu présents sur les stations de télévision. On s’est rendu compte qu’il n’y avait aucune chaine dédiée à tous les grands classiques des musiques africaines. Nous avons alors décidé de créer une chaîne dédiée à tout l’héritage de la chanson en Afrique. Nous l’avons appelée Melody d’Afrique. Ses programmes sont diffusés dans toute l’Europe, sur tout le territoire francophone et viennent d’être lancés sur Canal+ Afrique.

AE : Comment avez-vous acquis le contenu nécessaire au lancement de Melody d’Afrique ?

JD : Aux prémices de la création de Melody d’Afrique, nous avons passé des accords avec l’Institut National de l’Audiovisuel (INA), en France, mais aussi avec TF1, pour récupérer des retransmissions de concerts d’artistes africains. En France, il y a beaucoup d’artistes africains qui sont passés sur scène. Nous avons déjà de nombreuses images. Dans les années 80 télévision sur TF1, par exemple, il y avait un show d’une heure dédié à Alpha Blondy en soirée. Ce sont de superbes choses qu’on reprend et qu’on diffuse sur Melody d’Afrique. On diffuse aussi des documentaires et des longs métrages. Mélodie d’Afrique va reprendre les mêmes modèles que Melody TV avec des émissions de variétés.

AE : Mais, le gros du contenu lié aux classiques de la musique africaine reste disponible en Afrique, avec les chaînes locales et au niveau des labels. Quels sont les accords que vous avez noués avec ces derniers pour accéder à leurs archives ?

JD : Nous avons passé des accords avec la RTI, avec la RTNC, avec les artistes individuellement, et avec des producteurs d’émissions, comme Paulin Mukendi qui produit l’émission Face B au Congo. Il a reçu tous les grands de la musique africaine. Melody d’Afrique rediffuse des numéros de Face B par exemple.

AE : Vous avez certainement réalisé une étude du marché africain avant d’y lancer Melody d’Afrique. Que pouvez-vous nous dire de la demande concernant ce type de contenu ?

JD : Nous avons senti un engouement incroyable parce que ce sont les racines de la musique africaine et de la culture noire en général. A ce propos, nous allons diffuser des performances historiques comme les premières chansons des Jackson five, de James Brown. En France, Melody TV est une chaine qui cartonne. C’est devenu la première chaine musicale mais aussi la première chaine de divertissement. Les personnes viennent y chercher des choses qu’elles ne trouvent pas ailleurs. C’est ce qu’on essaie de faire sur Melody d’Afrique. Nous savons que le public est demandeur. En plus, cela bénéficie également aux artistes. Nous avons par exemple aidé Manu Dibango à retrouver des archives de ses premiers concerts, lorsqu’il était chef de l’orchestre de la RTI à Abidjan. Nous avons numérisé la bande avant de la restaurer pour pouvoir la diffuser. C’est aussi un avantage de notre travail, parce que nous retrouvons et permettons de conserver, d’immortaliser des moments historiques de la musique africaine. Un enjeu majeur aujourd’hui est qu’il y a des bandes qui se perdent chaque jour et pour éviter cela il faut les numériser de toute urgence.

AE : Avez-vous un plan à long terme pour conserver aujourd’hui des bandes qui pourraient devenir importantes dans 10 ou 20 ans ?

JD : Il y a une culture de l’oralité mais c’est comme ça que se transmet la tradition. Salif Kéita a repris des mélodies classiques arrangées avec des instruments modernes dans ses chansons. Nous devons, comme lui, utiliser nos outils modernes pour composer avec la tradition.

AE : Avez-vous engagé des experts pour étudier le continent et sa musique pour calibrer votre offre de programmes ?

JD : On s’est entouré de producteurs de musique, de beaucoup d’artistes et d’experts actuellement comme Mory Touré, promoteur de Radio Afrika, un grand connaisseur, véritable bibliothèque vivante de la musique du continent. Nous avons des années de travail et nous savons que nous avons besoin d’aide.

AE : Comment gérez-vous les questions de droits d’auteur avec les maisons de disques ?

JD : La difficulté est que les maisons de disque font la promotion des titres récents. Certaines nous ont permis de fouiller dans leurs catalogues où il y a des trésors. Nous essayons de travailler avec elles du mieux que nous pouvons.

AE : Comptez-vous couvrir uniquement l’Afrique subsaharienne parce qu’il y a des classiques en Afrique du Nord qui ne sont pas forcément très connus au Sud du continent par exemple ?

JD : On essaie de calibrer au jour le jour. Nous apprenons, mais l’idée a toujours été de construire une chaîne francophone pour l’Afrique subsaharienne qui se nourrit des styles musicaux majeurs du continent.

AE : En dehors de Canal +, comptez-vous faire transporter la chaîne par d’autres opérateurs de télévision ?

JD : Je suis justement au Discop pour rencontrer les opérateurs payants mais aussi disponibles; en clair comme TNT SAT ou les canaux disponibles pour Melody d’Afrique dans chaque pays. Nous sommes en plein échange pour leur proposer cette nouveauté et la présenter. C’est important pour nous que la chaîne soit accessible par le plus d’Africains. Cela dépasse le côté business. Pour moi, il est important de sauvegarder le patrimoine. Donc, si des artistes ou des producteurs lisent cet article et qu’ils ont des archives qu’ils veulent faire vivre et immortaliser, ils peuvent nous contacter.

Propos recueillis par Servan Ahougnon


 
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