(Agence Ecofin) - La centrale nucléaire de Dabaa en Egypte, d’une capacité prévue de 4 800 MW, est prévue pour s’achever entre 2028 et 2029. Sa première unité devrait entrer en service dès 2026.
« La centrale de Dabaa utilisera des réacteurs nucléaires de troisième génération qui sont plus sûrs. Cette infrastructure qui aura une durée de vie de 60 ans, a une capacité de résistance aux accidents, sans précédent. Elle peut, par exemple, résister à une collision avec un avion de 400 tonnes allant à une vitesse de 150 mètres par seconde. En outre, les réacteurs fonctionnent sans avoir un impact négatif sur l’environnement.», a affirmé Mohamed Shaker (photo), le ministre égyptien de l’électricité et des énergies renouvelables.
Le coût de mise en place de la centrale, a été estimé à plusieurs milliards de dollars par la Rosatom, le constructeur nucléaire russe en charge du projet. Un montant objet de plusieurs spéculations qui le situent entre 20 et 30 milliards de dollars. Il devrait être mobilisé à 85%, grâce à un prêt consenti par la Russie à l’Etat égyptien.
« L’Egypte ambitionne de générer 10% de son énergie grâce au nucléaire, d’ici à 2026, et compte porter cette proportion à 50%, d’ici à 2050. De plus, le pays a découvert, il y a quelques années, des ressources d’uranium concentré qu’il espère mettre à contribution dans le développement de son industrie d’énergie nucléaire naissante.», affirme, à ce propos, Justin Dargin, un expert des questions énergétiques à l’Université d’Oxford. Avant de poursuivre : « L’Egypte désire diversifier ses interactions géopolitiques et la reconstruction de son partenariat avec la Russie est l’une des clés pour y parvenir. Le développement de l’énergie nucléaire est à la jonction de la coopération militaire et de la transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables».
L’énergie qui sera produite par la centrale, servira en grande partie à la désalinisation de l’eau dans les localités de Dabaa et d’El Alamein. En effet, la seule source d’eau potable de l’Egypte est le Nil. Cependant, alors que cette ressource était principalement exploitée par l’Egypte, les autres pays en amont du fleuve (le Nil traverse une dizaine d’Etats) ont fait part de leur volonté d’utiliser la ressource pour accélérer leur processus de développement. Une situation qui réduira probablement la part des eaux du fleuve disponible pour l’Egypte.
Gwladys Johnson Akinocho