(Agence Ecofin) - En Afrique de l’Ouest, le secteur de la transformation a encore un potentiel de développement important étant donnée l’abondance de la production. Sous réserve de politiques publiques incitatives pour le privé, ce segment promet des gains importants à plus long terme.
Au Bénin, les autorités lâchent du lest dans le cadre de la politique de restriction des ventes de noix de cajou sur le marché international annoncée en 2022. Un communiqué publié conjointement le 6 mars dernier par le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage ainsi que le Ministère de l’Industrie et du Commerce explique en effet que les exportateurs seront autorisés à titre dérogatoire à expédier la matière première deux mois après la date d’ouverture de la saison 2024, soit à compter du 8 mai et après la satisfaction des besoins des usines de transformation.
Si le délai d’approvisionnement des unités locales n’a pas été précisé, il faut savoir que la nouvelle campagne devrait s’achever d’ici le 31 octobre prochain. Par ailleurs, le gouvernement a indiqué que les exportations sont soumises à une autorisation et devront être faites exclusivement via le Port de Cotonou.
Il faut noter que ces différentes mesures qui privilégient la satisfaction des besoins de l’industrie locale visent selon les autorités à accroître la valeur ajoutée créée par la filière anacarde où seulement 10 % de la récolte évaluée à plus de 150 000 tonnes chaque année est traitée localement.
Depuis le début de l’aménagement en février 2021 de la Zone industrielle de Glo-Djigbe (GDIZ), localisée à environ 45 km de la capitale économique Cotonou, les données officielles font état de l’implantation de 5 unités de traitement de la noix d’une capacité totale installée de 100 000 tonnes.
Plus largement, les interventions du gouvernement béninois sur le plan des restrictions à l’export de la noix de cajou contrastent avec l’expérience ivoirienne où les sorties de la matière première sont plutôt taxées pour permettre de subventionner l’industrie de la transformation grâce à une prime de 400 Fcfa par kilogramme d’amandes exportées.
Ces dernières mesures dans la nation éburnéenne ayant déjà fait leur preuve depuis 10 ans, l’efficacité de la politique des autorités béninoises dans la stimulation de la transformation locale sera scrutée dans les prochaines années.
Lire aussi :
13/03/2024 - Noix de cajou : bilan de 2023 et perspectives pour 2024 (Jim Fitzpatrick)
Barcelona, Espagne - Safer Food, Better Health