(Agence Ecofin) - Les PME africaines ont du mal à développer leurs activités à cause d’une mauvaise gestion ou du climat des affaires difficile. Leur faible taux de croissance peut les conduire à la faillite. Pour atteindre le Graal, le relationnel et les compétences de base sont des éléments fondamentaux.
Deux voies envisagées pour une croissance efficace
Une nouvelle recherche menée par des experts de Harvard Business Review a montré que la croissance des petites ou moyennes entreprises prospères aux États-Unis sur une période de 5 à 10 ans repose davantage sur la gestion des relations permettant de garantir un avantage concurrentiel, ainsi que sur les compétences de base de l’entreprise.
Ces relations sont établies principalement avec les dirigeants des entreprises clientes et partenaires. Les compétences quant à elles, reposent sur la capacité à fonctionner efficacement et/ou à s'adapter à mesure que l’entreprise se développe. Bien évidemment, ces moteurs de développement pourraient varier d’une entreprise à une autre en fonction de leur contexte et de leur vitesse de croissance.
En Afrique où les PME, qui constituent 80% des entreprises, évoluent dans un environnement des affaires difficile, les corps intermédiaires et les institutions financières multilatérales pourraient servir d’appui à leur développement selon les prévisions de 2020 du Centre International du Commerce. Le renforcement du soutien des banques est particulièrement important maintenant que la ZLECAf est en vigueur, et créera des opportunités de partenariat et de mise en relation avec des clients ou investisseurs étrangers potentiels, facilitant ainsi leur croissance sur le continent.
De ce fait, elles pourraient bénéficier de pratiques de gestion améliorées, de transfert de technologies, d’apports de capitaux et d’une plus grande pénétration du marché au niveau régional. Ces interventions pourraient ainsi permettre aux PME de tirer parti des marchés de croissance rapide de l’Afrique, et de s’étendre au-delà.
Gestion d’entreprise et climat des affaires en Afrique
Si l’attention des médias sur l’entrepreneuriat porte sur les idées commerciales novatrices des start-up et les récits inspirants d’entreprises parties de rien, peu de détails sont fournis sur la façon dont ces entreprises peuvent assurer leur croissance quand elles ne sont pas encore connues. Outre la concurrence des leaders du marché, les petites entreprises en Afrique doivent déjà faire face à un environnement des affaires peu propice à la croissance.
Selon les données du Doing Business 2020, l'Afrique subsaharienne reste l'une des régions les moins performantes du point de vue de la facilité de faire des affaires, avec un score moyen de 51,8, soit bien en dessous de la moyenne des économies à revenu élevé de l'OCDE (78,4) et de la moyenne mondiale (63).
Par ailleurs, la gestion d’entreprise demeure un défi majeur, les conditions commerciales changeant constamment. Ainsi, une méthode qui a fonctionné une fois pourrait ne plus être une bonne approche, d’où l’importance pour les entreprises d’assurer une gestion continue qui les aidera à tirer le maximum des opportunités, créant une croissance axée sur la durabilité.
Comment les petites entreprises se développent ?
Aux États-Unis, l’étude sur les PME prospères a montré que les PDG, propriétaires et cadres supérieurs ont tendance à expliquer leur croissance rapide en fonction de leurs relations et des compétences de base de l’entreprise, et que ces deux facteurs changent et interagissent pour faciliter cette croissance.
Pour ces entreprises, les dirigeants sont les principaux interlocuteurs, exerçant une influence directe sur les relations et les compétences de leurs boîtes. Ces dernières ont atteint la croissance en investissant dans les relations et en prouvant leur fiabilité sur de longues périodes. Elles offrent également des avantages par rapport à leurs concurrents immédiats grâce à la rapidité de leurs services de base.
En plus de ces pratiques, ces entreprises développent des compléments spécifiques à leurs compétences en fonction des besoins de leurs principaux clients. Une stratégie qui leur permet de tirer parti de leurs relations pour obtenir des contrats et atteindre une valeur supérieure.
Capacité à changer ou adapter la stratégie de croissance
Pour s’assurer une place de leader et avoir un avantage concurrentiel, les entreprises américaines prospères ne suivent pas toujours le même mode opératoire. Outre le relationnel et les compétences, l'importance relative accordée aux composantes sous-jacentes change à mesure que les revenus augmentent ou que surviennent des imprévus. Pour les plus petites entreprises, les relations sont uniques et centrées sur les principaux clients, et leurs compétences sont destinées à résoudre les problèmes des clients.
Au cours de leur croissance, les relations et les compétences se fondent sur la réputation, la confiance et le créneau. Les compétences de base de ces entreprises comprennent la flexibilité et la rapidité des processus de production, ainsi que des capacités distinctes par rapport à leurs rivaux comme mécanisme de croissance. Pour les plus grandes entreprises, les relations et les compétences se traduisent en alliances et en affiliations avec des clients, des fournisseurs et des partenaires clés. Les entreprises proposent des solutions intégrées, une innovation continue et des offres de pointe.
La croissance d’une petite entreprise s’adapte ainsi à mesure qu’elle se développe, pour intégrer progressivement d’autres aspects comme l’élargissement de l’offre, l’innovation, l’apprentissage progressif et la création de nouveaux marchés. En conclusion, l’investissement dans le relationnel et les compétences d’une entreprise permet de garantir dès le départ, une opération réussie de croissance.
Vous pouvez accéder à l’étude de la Harvard Business Review en cliquant sur ce lien : https://hbr.org/2021/06/what-drives-growth-in-midsize-firms
Aïsha Moyouzame
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »