Le déficit sur le marché de l’étain contribuera à garder les prix hauts en 2022 et 2023 (Fitch)

(Agence Ecofin) - Depuis fin 2020, le prix de l’étain a plus que doublé dans un contexte marqué par une hausse de la demande. Si la Namibie et la RDC, les deux principaux producteurs africains, en profitent, un investissement plus conséquent dans la transformation locale génèrera plus de gains.

Sur le London Metals Exchange, le prix au comptant de l’étain s’est négocié à 43 500 $ environ le mardi 15 février, en hausse de 10 % depuis le début de l’année. Il a même atteint un pic à plus de 44 400 $ la tonne lundi 14 février, soit son niveau le plus élevé depuis plus d’un an. Selon une note d’analyse récente du cabinet Fitch Solutions, cette tendance haussière devrait durer encore quelques mois.

La note indique que l’étain se négociera en moyenne jusqu’à 42 000 $ la tonne cette année ainsi qu’en 2023, contre 32 500 $ dans les estimations précédentes du cabinet. Pour Fitch, cette hausse des prix sera alimentée par les mêmes causes qu’en 2021, à savoir une offre insuffisante, alors que la demande est toujours forte. Les principaux blocages dans l’approvisionnement se trouvent en Malaisie et en Indonésie, deux pays qui assurent environ 30 % de la production mondiale d’étain.

Global #tin production rebounds from #pandemic lows, as ITA announce the Top 10 Tin Producers of 2021. https://t.co/kn7xenjSpW

— International Tin Association (@IntlTin) February 14, 2022

Selon les données de l’International Tin Association, l’indonésien PT Timah et Malaysia Smelting Corp, leaders dans chacun de leurs pays, ont ainsi vu leur production d’étain raffiné baisser respectivement de 42 % et 27 % en glissement annuel, alors que l’ensemble de la production mondiale a progressé de 11 % en 2021, pour atteindre 378 400 tonnes. Cette tendance devrait d’ailleurs continuer en 2022, avec une croissance de 4 % attendue en 2022.

Dans le même temps, la demande mondiale ne montre aucun signe de ralentissement, bien au contraire. La pandémie de Covid-19 a favorisé l’explosion de la production d’appareils électroniques, un secteur où l’étain est utilisé pour souder les composants. De plus, l’utilisation de l’étain dans les batteries lithium-ion devrait s’imposer bientôt chez les constructeurs automobiles, à un moment où les ventes de véhicules électriques explosent.

Pour rappel, les prix hauts de l’étain profiteront aussi à la Namibie et à la RDC, les deux principaux producteurs africains. Pour avoir une plus grande part du gâteau, ces deux pays doivent néanmoins investir davantage dans la transformation locale afin d’exporter de l’étain raffiné.

Emiliano Tossou

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