(Agence Ecofin) - Mine historique exploitée à partir de 1924, Kipushi est en régime de maintenance et entretien depuis 1993. La reprise de l’exploitation, évoquée depuis des années par les deux partenaires sur le projet, pourrait enfin aboutir dans un contexte où le prix du zinc a connu une hausse de 31 % depuis un an.
La compagnie minière Ivanhoe Mines, active dans l’exploitation de cuivre en RDC, a annoncé le lundi 14 février la reprise prochaine de la production de zinc à la mine Kipushi. Elle a revu, à cet effet, les termes de son partenariat avec le propriétaire initial, la compagnie publique Gécamines, dont la participation dans Kipushi Corporation (la coentreprise gérant le projet) passe de 32 à 38 %, contre 68 à 62 % pour Ivanhoe.
#NEWS - @IvanhoeMines_ and Gécamines sign new agreement to return the ultra-high-grade #Kipushi Mine in the #DRC to production, with projected life-of-mine average #zinc production of 240,000t per year: https://t.co/wrJL7nlBLa#silver #copper #germanium #ESG #Africa pic.twitter.com/wm0I85vFZ5
— Ivanhoe Mines (@IvanhoeMines_) February 14, 2022
Selon l’étude de faisabilité publiée également par la compagnie minière canadienne, le développement du projet devrait prendre deux ans et nécessiter un investissement total initial de 382 millions $. Une fois en production, Kipushi devrait livrer annuellement 240 000 tonnes de zinc sur une durée de vie de 14 ans. Avec une teneur moyenne de 36,4 % au cours des cinq premières années d’exploitation, la mine sera en outre la plus riche en zinc à travers le monde, selon les données de Wood Mackenzie.
« [La mine de] Kipushi, comme Kamoa-Kakula, apporte de nouvelles normes, des opportunités d’emploi, de meilleures infrastructures de santé et d’éducation, et les conditions pour l’émergence d’un tissu socio-économique dynamique autour de Kipushi [la ville qui donne son nom au projet, Ndlr] », se réjouit Alphonse Kaputo Kalubi, nommé récemment président de la Gécamines.
Le projet affiche une valeur actuelle nette après impôts de 2,3 milliards $ pour un taux de rentabilité interne de 73 %, sur la base du prix actuel au comptant du zinc de plus de 3 600 $ la tonne sur le London Metals Exchange.
Cependant, dans ses perspectives sur les prix des matières premières publiées en octobre dernier, la Banque mondiale estime que le prix du zinc devrait tomber à 2 800 $ la tonne cette année et jusqu’à 2 400 $ en 2025. C’est pourquoi Ivanhoe a élaboré un autre scénario basé sur un prix du zinc à long terme d’environ 2 600 $ la tonne, dans lequel la valeur actuelle nette après impôts chute à 941 millions de dollars, avec un taux de rentabilité interne de 41 %.
Le réveil d’un géant
La mine Kipushi est en régime de maintenance et entretien depuis 1993. Mais avant cela, elle a été exploitée pour son cuivre à partir de 1924, avec un gisement qui en faisait la plus riche du monde à l’époque. L’actif a ensuite fourni du zinc et du germanium (utilisé principalement dans l’électronique et l’optique), produisant un total de 6,6 millions de tonnes de zinc et 4,0 millions de tonnes de cuivre en 69 ans ainsi que 278 tonnes de germanium entre 1956 et 1978.
Pour le moment cependant, les partenaires sur le projet veulent se concentrer sur le zinc, en raison de la présence d’un gisement inexploité dénommé Big Zinc, découvert peu avant la fermeture en 1993. Selon Ivanhoe, qui a acquis 68 % de parts dans Kipushi en 2011, c’est sur ce gisement, ainsi que sur celui de Southern Zinc, totalisant environ 11,8 millions de tonnes de ressources minérales mesurées et indiquées titrant 35,3 % de zinc, que se basera la reprise de l’exploitation minière.
Pour relancer la production, notons que les propriétaires du projet veulent construire un nouveau concentrateur sur le site avec une capacité de traitement annuel de 800 000 tonnes de minerai. Le projet sera en outre alimenté par l’énergie hydroélectrique.
Emiliano Tossou
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