(Agence Ecofin) - Alors que le continent africain s’ouvre au eSport et à la professionnalisation du secteur du jeu vidéo, la plupart des initiatives restent liées aux joueurs. Pourtant, de nombreux éditeurs de jeux africains essaient, depuis plusieurs années, de proposer des créations issues du continent.
10 studios de jeux en Afrique se sont regroupés sous une même enseigne, le Pan Africa Gaming Group (PAGG), dans le but d'unifier le secteur des jeux du continent. La coalition a déclaré vouloir développer l’industrie du jeu en Afrique et veut permettre à l’industrie continentale du jeu de débloquer le prochain milliard de joueurs dans le monde.
L'annonce a été faite ce mercredi 23 février 2022, dans le cadre de la Semaine des jeux africains 2022, qui se déroule au Cap, en Afrique du Sud. Le PAGG (Pan Africa Gaming Group (PAGG) veut doubler les revenus du secteur, chaque année, et placer l'Afrique sur la carte de l'industrie mondiale du jeu.
La coalition regroupe le studio sud-africain Sea Monster, le Sénégalais Kayfo Games, le Camerounais Kiro'o Games, le Ghanéen Leti Arts, le Tunisien Digital Mania, l’Ethiopien Qene Games, le Kényan Usiku Games, le Rwandais DopeApps et le studio de la diaspora Masseka Games.
« Nous combinons nos forces et nos capacités d’innovations individuelles afin de propulser le jeu vidéo africain au-devant de la scène et faire de l’Afrique, un acteur de premier plan dans le secteur », commente Olivier Madiba, fondateur de Kiro’o Games.
En effet, malgré la croissance massive du nombre de joueurs sur le continent, il existe encore très peu de contenu développé au niveau local. Selon le rapport 2021 de la GSMA sur l'économie mobile, 303 millions de personnes, soit environ 28 % de la population d'Afrique subsaharienne, sont connectées à l'internet mobile, et dessinent un marché à très grand potentiel pour l’industrie africaine du jeu vidéo. D’après une étude de Games Industry Africa, 2021, l'Afrique du Sud constitue le plus grand marché de l’industrie du jeu sur le continent, avec un revenu annuel de 290 millions $, suivie du Nigeria (185 millions $), du Ghana (42 millions $), du Kenya (38 millions $) et de l'Éthiopie (35 millions $).
Le PAGG rassemblera les jeux développés par ses membres en vue de leur publication sur Gara, une boutique de jeux africains, et AfroComix, un centre de contenu pour la création afro-centrique. Ces canaux permettront la distribution et la monétisation du contenu en autorisant des options de paiement adaptées au contexte local, notamment la facturation par paiement mobile. Selon les promoteurs de l’initiative, d’autres studios devraient bientôt rejoindre le groupe.
L’initiative portée par des éditeurs permettra de mettre en lumière les autres métiers de l’industrie africaine du jeu vidéo dont toutes les discussions semblent aujourd’hui orientées vers les joueurs, notamment à cause de l’essor du eSport.
Aïsha Moyouzame et Servan Ahougnon
Palais du Pharo, Marseille, France - Explorer, Investir, Réussir.