(Agence Ecofin) - Depuis trois ans, les marchés alimentaires mondiaux sont sous tensions avec pour conséquence une hausse des prix des denrées de base. Cette spirale qui a fragilisé la sécurité alimentaire dans plusieurs pays du monde a été freinée durant l’année écoulée.
En 2023, l’indice des prix calculé par la FAO, qui suit la variation des cours internationaux des principaux produits alimentaires échangés sur les marchés (céréales, huiles, viande, sucre et produits laitiers) s’est établi à 124 points, soit 13,7 % de moins qu’un an plus tôt. C’est ce qu’a indiqué l’organisme onusien dans sa dernière note publiée le 5 janvier dernier. Ce recul vient mettre fin à une série de hausses consécutives entamée depuis 2020.
Dans les détails, les huiles végétales ont connu le plus important reflux d’une année sur l’autre avec une contraction de 32,7 % avec le ralentissement de la demande de l’industrie mondiale du biodiesel qui a amélioré la disponibilité de certaines huiles pour l’exportation. Cette situation contraste avec le pic historique atteint l’année dernière sur fond d’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022.
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— FAO Newsroom (@FAOnews) January 5, 2024
The @FAO Food Price Index, the benchmark for world food commodity prices, declined in December compared to the previous month, with the sharpest drop in international sugar quotations.
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Du côté des céréales, les prix ont reculé dans l’ensemble de 15,6 % portés par le repli des prix du maïs et des cours du blé avec l’abondance de l’offre de la Russie et de l’Australie. À l’opposé, le riz a augmenté de 21 % en 2023 avec les restrictions à l’exportation imposées par l’Inde et les inquiétudes liées à l’impact potentiel du phénomène climatique El Niño sur la production mondiale.
Si la tendance baissière est également notée du côté des produits laitiers (-16,7 %) et de la viande (-3,5 %), il faut signaler que les prix du sucre ont atteint en 2023, leur second plus haut niveau depuis 2010 avec une appréciation de 26,7 % d’une année sur l’autre.
Ceci du fait des craintes sur la production indienne et thaïlandaise en raison de El Niño et des problèmes logistiques du côté du Brésil, principal producteur. En septembre, la livre de sucre brut pour livraison en mars a notamment atteint 28 cents, soit son plus haut niveau depuis 12 ans.
D’une manière plus globale, il faut noter que ce répit des prix constatés sur les marchés agricoles peine encore à se répercuter sur les chaînes d’approvisionnement.
En Afrique, un rapport publié en décembre dernier par la fédération mondiale des associations de protection des consommateurs (Consumers International-CI) estimait qu’au Ghana, au Nigéria et au Kenya, les prix au détail des denrées de base restaient élevés malgré des baisses notables dans les coûts d’achat en gros.
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UMA Fairs Ground, Kampala, Ouganda.