(Agence Ecofin) - En Afrique de l’Est, le maïs est la première denrée de base faisant objet d’échanges transfrontaliers. Malgré la forte demande issue de nombreux pays importateurs, d’importants obstacles continuent de limiter le potentiel de croissance des flux.
Plus d’un an après avoir grippé le commerce du maïs entre le Kenya et la Tanzanie, l’épineuse question des mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) pourrait à nouveau plomber les échanges de la céréale entre les deux pays.
Selon the East African, une dizaine de camions transportant du maïs tanzanien vers la première économie est-africaine sont bloqués actuellement au niveau de plusieurs postes frontaliers en raison du non-respect des prescriptions en vigueur.
D’après les autorités, les négociants transfrontaliers ne disposeraient pas de certificats phytosanitaires attestant de l’innocuité de leur produit pour le marché local conformément aux textes législatifs et aux normes internationales.
Si pour le gouvernement kenyan, ce document reste essentiel pour protéger la santé publique, ainsi que la vie et la santé des animaux et des végétaux, du côté de l’exécutif tanzanien on estime qu’il s’agit d’un obstacle pur et simple au commerce.
« Nous fournissons même le Programme alimentaire mondial (PAM). Nous sommes choqués de la manière dont le Kenya traite nos produits. Nous soupçonnons les autorités de faire ce que les intermédiaires ont entrepris l’année dernière pendant un an. C’est-à-dire exposer nos produits à un climat rude pour faire baisser leur qualité et après obtenir des prix plus faibles. Mais cela n’aura pas lieu. Nous avons reçu l’ordre de la présidente Samia Hassan de protéger les intérêts de nos producteurs », a déclaré Hussein Bashe, ministre de l’Agriculture.
Ce nouvel épisode de tensions s’inscrit dans un contexte où le Kenya fait déjà face à une pénurie de maïs en raison de la grave sécheresse qui touche le pays dont la production devrait reculer en 2022 pour une 4ème année consécutive à 33,1 millions de sacs (1 sac = 90 kg). Cette situation a déjà fait grimper les prix de la farine sur le marché intérieur et conduit plusieurs minotiers à réduire leur activité.
Pour rappel, la Tanzanie est le premier fournisseur de maïs du Kenya avec un volume de 147 000 tonnes en 2020, soit 54 % du total des importations du pays.
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UMA Fairs Ground, Kampala, Ouganda.