(Agence Ecofin) - Le fonds examine en permanence les questions d’éthique au sein des entreprises dans lesquelles il investit. Il envisage d’exiger également à ces dernières de faire plus d’efforts pour la réduction de leurs émissions de carbone.
En Norvège, la société publique indienne du pétrole (ONGC) a été retirée du portefeuille du Government Pension Fund Global (GPFG) qui est le plus grand fonds souverain du monde. Cette décision des autorités norvégiennes fait suite à des révélations selon lesquelles la société aurait des liens avec des groupes armés qui violent gravement les droits humains au Soudan du Sud.
« Le Conseil d’éthique du GPFG a recommandé à la Norges Bank [qui gère ses ressources, Ndlr] d’exclure ONGC en raison d’un risque inacceptable que l’entreprise contribue à de graves violations des droits des personnes dans des situations de guerre ou de conflit », a-t-on lu dans un communiqué du Conseil. Ce dernier poursuit : « le contrôle des ressources pétrolières du pays a été un moteur essentiel du conflit. Dans ce contexte, ONGC participe à deux coentreprises avec, entre autres, la société publique du pétrole du Soudan du Sud, Nilepet ».
ONGC était dans le viseur du Conseil d’éthique depuis plus de deux ans. Une enquête avait été ouverte suite aux soupçons de liens avec les groupes armés engagés dans le conflit sud-soudanais. ONGC avait alors assuré qu’aucun incident de violation des droits de l’homme n’a été signalé dans les zones d’opération des coentreprises et qu’il n’existe aucun lien entre les agressions contre la population civile et les opérations de l’entreprise. Mais cela n’aura visiblement pas suffi.
Le GPFG est doté de 1,4 trillion de dollars. Ses réserves ont essentiellement été bâties grâce à l’exploitation pétrolière. Le fonds détient aussi 1,4 % de toutes les sociétés cotées en bourse dans le monde, y compris des participations dans les grands groupes pétroliers Exxon, Chevron, Shell et BP.
Olivier de Souza