(Agence Ecofin) - La Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme des marchés financiers américains, a ouvert depuis trois ans une enquête contre le géant minier Rio Tinto, à propos d’une dépréciation de 3 milliards $ de la société sur ses mines de charbon au Mozambique. L’information a été annoncée jeudi par la compagnie qui a précisé que l’enquête en question, ouverte en avril 2013, est toujours en cours.
« En réponse à des articles de presse, Rio Tinto confirme qu'il coopère dans les enquêtes des autorités compétentes à propos de la dépréciation intégrée dans les comptes 2012 de l'entreprise à propos de Rio Tinto Coal Mozambique (RTCM)», explique-t-elle.
Lors de l’annonce en janvier 2013 de cette grosse perte, Rio Tinto l’avait expliquée par une révision à la baisse de la quantité de charbon à coke contenue dans ses mines de Tete, au nord-ouest du Mozambique. Elle a également évoqué des raisons logistiques, arguant que le gouvernement n’avait pas donné son approbation pour le transport du charbon par barge sur le fleuve Zambèze jusqu’aux ports de l’océan indien pour exportation.
Le gouvernement, réagissant à ces déclarations, avait émis des doutes sur les raisons avancées, évoquant une possible raison interne à la société. L’affaire a, faut-il le rappeler, poussé le DG de Rio Tinto de l’époque, Tom Albanese, à la démission.
Rio Tinto a acquis ses mines mozambicaines en 2011 en rachetant la compagnie australiennes de charbon Riversdale à près de 4 milliards $. Le géant minier les a ensuite revendues en juillet 2014 pour 50 millions $.La société a récemment licencié deux de ses dirigeants, en l’occurrence Alan Davies et Debra Valentine, pour une affaire de corruption à la mine de fer Simandou, en Guinée.
Le groupe anglo-australien Rio Tinto est la deuxième plus grande compagnie minière au monde, selon PwC.
Louis-Nino Kansoun
Sofitel Manhattan, NY, USA