(Agence Ecofin) - Le négociant agricole Louis Dreyfus a vendu 45 % de ses parts au fonds souverain d’Abou Dhabi. Il s’agit d’une démarche inédite dans l’histoire du groupe qui se refusait jusque-là à tout accueil d’investisseur étranger depuis 169 ans.
C’est une petite révolution dans le monde du négoce agricole. Louis Dreyfus Company (LDC), l’un des principaux acteurs du secteur a annoncé le 11 novembre, la cession de 45 % de ses parts au fonds souverain d’Abou Dhabi (ADQ).
Il s’agit de la première ouverture de capital de la compagnie à un actionnaire étranger depuis sa création en 1851.
Dans un communiqué, le groupe familial indique que l’investisseur obtiendra des sièges au Conseil d’administration et jouira d’autres droits au prorata de sa participation. Par ailleurs, la transaction s’accompagne d’un accord commercial à long terme avec ADQ pour l’approvisionnement des Emirats arabes unis en matières premières agricoles.
Le pays dont la production agricole reste faible en raison du climat aride, importe 80 à 90 % de sa consommation alimentaire d’après des données du Département américain de l’agriculture (USDA).
Une fois l’opération finalisée, LDC souligne qu’elle consacrera au moins 800 millions $ issus des produits de la vente pour le remboursement du prêt de 1 milliard $ contracté pour renflouer sa filiale brésilienne Biosev, active dans la production de sucre, d’éthanol et de biomasse.
Plus largement, certains observateurs soulignent que cette entente devrait permettre à LDC de renforcer sa présence dans l’approvisionnement agricole au Moyen-Orient.
Pour rappel, la compagnie a enregistré un chiffre d’affaires de 16,3 milliards $ et un bénéfice net de 126 millions $ sur son premier semestre 2020. Basée à Rotterdam et non cotée en Bourse, LDC emploie 18 000 personnes dans le monde et exerce ses activités dans plus de 100 pays.
Espoir Olodo
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UMA Fairs Ground, Kampala, Ouganda.