(Agence Ecofin) - La construction et le remplissage du barrage de la Grande renaissance en Ethiopie se poursuivent malgré les réticences du Soudan et de l’Egypte. Face au manque de résultats de la méthode ferme, le Soudan se dit prêt à un accord intermédiaire, en espérant préserver une porte de sortie.
Le ministre soudanais de l’Irrigation, Yasir Abbas, a annoncé lundi lors d’une conférence de presse que le Soudan est ouvert à un accord intérimaire partiel sur le barrage éthiopien de la Grande Renaissance. Cependant, le pays a mentionné des conditions spécifiques avant cet accord.
Le Soudan veut avant la conclusion de l’accord, la signature de tout ce qui a déjà été convenu lors des négociations entre l’Ethiopie, l’Egypte et lui. Selon le ministre Yasir Abbas, ces conditions sont des dispositions permettant au Soudan de garantir la poursuite des pourparlers même après le remplissage prévu en juillet. Ainsi, les négociations pourront suivre un calendrier précis.
Le barrage éthiopien de la Grande Renaissance (GERD) est au cœur d’un différend entre Addis-Abeba et ses voisins, Khartoum et Le Caire, depuis son lancement. Les pourparlers menés par plusieurs médiateurs depuis des années pour apaiser les tensions n’ont abouti à aucun accord concret. La semaine dernière, l’Egypte et le Soudan ont décidé d’unir leurs forces pour obliger l’Ethiopie à conclure un accord contraignant sur le barrage. Ils ont également suggéré une médiation de la ligue arabe.
Bien que les deux pays craignent pour leur approvisionnement en eau, l’Ethiopie maintient que le projet ne les affectera pas. Ainsi au cours de la prochaine saison des pluies, le pays des Négus achèvera la deuxième phase de remplissage du barrage.
Ce mégaprojet de 4 milliards $, financé sur fonds propres, devrait permettre à Addis-Abeba de garantir l’accès à l’électricité à sa population. L’infrastructure devrait produire plus de 6450 MW d’électricité.
Gwladys Johnson Akinocho
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