(Agence Ecofin) - L'hydroélectricité en Afrique devra mieux s'adapter aux changements climatiques selon l'AIE. Les barrages qui fournissent actuellement 17% de l'électricité du continent et 23% en 2040, perdront 3% de productivité d'ici la fin du siècle soit l'équivalent d'une année complète de production.
Le secteur de l’hydroélectricité en Afrique est très exposé aux changements climatiques et doit accroître sa résilience aux événements à venir. Le continent qui expérimentera une vague croissante d’événements climatiques extrêmes au cours de ce siècle compte également s’appuyer sur l’hydroélectricité pour donner accès à ses citoyens.
Actuellement, 17 % de l’énergie produite par le continent vient des barrages et dans les pays tels que la RDC, l’Ethiopie, le Malawi, le Mozambique, l’Ouganda ou la Zambie, cette part s’élève à plus de 80 %. En outre, la part de l’hydroélectricité dans le mix énergétique continental est prévue pour croître et atteindre 23 % d’ici à 2040.
Dans son rapport Climate Impacts on African Hydropower, l’Agence internationale de l’énergie a évalué les risques et l’impact du changement climatique sur l’hydroélectricité en Afrique et y a apporté des propositions de mesures de résilience.
Ainsi, selon les données collectées par l’agence, au cours du siècle, l’Afrique australe subira un climat plus sec avec des précipitations de plus en plus réduites tandis que l’Afrique de l’Est fera face à des pluies plus importantes. Ces deux événements sont tout aussi préjudiciables pour la production hydroélectrique, l’un que l’autre.
En effet, le rapport révèle que le facteur moyen de productivité des barrages hydroélectriques baissera de 3 % environ entre 2060 et 2099 par rapport aux niveaux enregistrés entre 2010 et 2019. Les pertes cumulées d’énergie hydroélectrique, liées aux changements climatiques au 21ème siècle s’élèveront à environ 130 TWh, soit l’équivalent de la production annuelle totale des barrages actuellement installés en Afrique.
Gwladys Johnson Akinocho